lundi 30 mai 2016

Beijing - Les hutongs derniers vestiges de la vie traditionnelle en ville

Beijing, le 11 mai 2016 (mes notes de voyage en différé)

Hutong est un mot mongol signifiant l'eau de puits. Essentiellement, le mot désigne les petites rues  apparues pour la plupart au cours de la dynastie des Yuans (1271 à 1368). Aujourd'hui, les hutongs sont un ensemble de ruelles formées d'habitations cubiques d'un étage qui donnent sur des espaces communs (comprenant des toilettes communautaires). En 1970, la majorité des Pékinois vivaient dans des hutongs. En 1990, environ la moitié de ces gens habitaient toujours dans ces quartiers traditionnels aux conditions difficiles mais très conviviales par leur proximité des services (écoles,  petits restaurants, opéras, etc.) locaux. Les quelques hutongs qui demeurent sont des musées vivants où les touristes observent un passé qui a duré près de mille ans et qui s'est éteint en 30 ans. Nous avons eu la chance de visiter une de ces demeures encore habitée par la même famille depuis des générations. Après avoir été saisis par le gouvernement communiste après la révolution de 1949, les propriétaires ont été forcés d'accueillir de nombreuses familles dans les différents bâtiments composant l'ensemble. Aujourd'hui, le droit de propriété et d'occupation semble avoir été rétrocédé à la famille. Selon les dires de la propriétaire, la valeur de cet ensemble modeste de constructions  serait actuellement de 2 millions de dollars US en raison de la valeur du terrain.

Cour intérieure de la maison que nous avons visité.

Lieu des anciennes toilettes communautaires (un trou)
 de l'ensemble d'habitation à l'époque de la révolution culturelle.
Voyages et voyageurs
Le grand-père de 81 ans. Il a connu la révolution de 1949,
la révolution culturelle des années 1970
et maintenant le passage au capitalisme contrôlé.
Embouteillage à une intersection du hutong.
Pas facile la vie de pousse-pousseur!
Un peu contre notre volonté, nous nous sommes prêté à une courte promenade touristique à bord d'un pousse-pousse à travers les ruelles du «hutong». Heureusement, malgré des airs d'attraction touristique, nous avons pu observer qu'une vraie vie communautaire continue à exister dans ces quartiers avec leurs commerçants, leurs temples et leurs restaurants.





dimanche 29 mai 2016

Beijing - Place Tian’anmen

Beijing, le 11 mai 2016 (mes notes de voyage en différé)

Chantal face à La « porte de
La Paix céleste » 
 La place est surtout connue depuis ces vingt-cinq dernières années pour avoir été le centre des manifestations demandant des réformes politiques et démocratiques et dénonçant la corruption. Elles se termineront par l'instauration de la loi martiale par le gouvernement et la mort de plusieurs centaines de personnes.

Bien que la circulation automobile ne semble pas contrôlée aux abords de la place, pour y accéder à pied, il faut passer dans un sas de sécurité semblable à ceux des aéroports. La présence de  nombreux policiers et d'une multitude de caméras ne laissant aucun angle mort, donne à penser que les autorités anticipent de potentielles manifestations et même attentats. Quoi qu'il en soit, que ce soit les dimensions de la place, l'architecture monumentale ou encore le portrait de Mao, tout nous rappelle ici la Chine communiste pure et dure, ce qui contraste vraiment avec ce que nous observons ailleurs dans cette ville si moderne et aux allures capitalistes. Un conseil, évitez les restaurants à proximité de la place qui sont de véritables pièges à touristes.

Cette place est un immense rectangle d’environ 880 mètres du nord au sud, et de 500 mètres de l’est à l’ouest, couvrant une superficie de plus de 40 hectares dont l'essentiel est recouvert de 488 dalles de granite.

Elle est entourée de monuments reflétant l’histoire de la Chine.

 La « porte de La Paix céleste » commande
 l'entrée de la Cité interdite
La « porte de La Paix céleste » commande l'entrée de la Cité interdite. À partir de cette porte, une ligne médiane longue de onze kilomètres en direction nord nous amène directement au site des Jeux olympiques de 2008 et à son stade nommé le «nid d'oiseau». On nous a dit que c’était très «Feng Shui» afin de favoriser la santé, le bien-être et la prospérité du peuple chinois au cours des jeux. Le «Feng Shui» est un art complexe résultant d’observations pertinentes effectuées par des érudits chinois depuis des millénaires permettant la mise en équilibre des énergies d’un lieu.
Sur le fronton de la « porte de la Paix céleste » est accroché un portrait de Mao Zedong qui rappelle que c’est du balcon de cette porte, que ce dernier a proclamé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949. 

Les édifices bordant les côtés ouest et est de la place ont été construits par les Européens pendant la période coloniale. Le quartier des légations se trouvait sur le côté est de la place. Si l'histoire contemporaine de la Chine vous intéresse, je vous recommande la lecture de «L'été rouge de Pékin», un récit historique publié par Jean Mabire aux éditions du Rocher en 2006 (ISBN 2 268 05152 8). Ce récit, version européenne, décrit les faits historiques survenus lors de la révolte des Boxeurs en 1900 et particulièrement le siège qu'ont dû subir les diplomates européens qui résidaient dans le quartier des légations à quelques pas de la place (côté est).
Le tourisme intérieur est très important en Chine.
 À l'ouest se trouve le palais de l'Assemblée du Peuple.
À l'est se trouve le musée national de Chine, musée d'histoire.
Au sud se trouve le mausolée de Mao Zedong,
bâtiment rectangulaire entouré de longs bas-reliefs
représentant des combattants de la révolution.

samedi 28 mai 2016

Beijing (Pékin) - une surprise!

Beijing, le 10 mai 2016  (mes notes de voyage en différé)

Place Tian'anmen
En débarquant de l'avion d'Air Canada dans un aéroport international ultramoderne, nous savions déjà que nous allions à la découverte d'un univers composé de 1 milliard 673 millions d'habitants selon les données de l'Institut national de la statistique et des études économiques français (INSEE 2015). Mais nous ne savions pas encore la démesure de ce que nous allions découvrir au cours de notre voyage.

C'est une ville grandement transformée à l'occasion des Jeux olympiques de 2008 qui s'est présentée à nous au terme d'un trajet qui aura duré près de 24 heures en tout et pour tout.

Avec 21,15 millions d'habitants en 2013 (difficile de trouver une donnée fiable), Beijing, aussi appelée  Pékin, est la deuxième ville la plus peuplée de Chine après Shanghai. La seule zone urbaine compterait quant à elle 18 millions d'habitants.

Livraison «exotique»
Le souvenir que j'avais de cette ville que j'ai visitée il y a 20 ans en était un de ville surpeuplée, polluée et investie de millions de bicyclettes. De nombreux habitants portaient toujours l'uniforme Mao et les bicyclettes s'entassaient par milliers devant les bouches du métro. Ce que j'ai découvert aujourd'hui est une ville moderne, encombrée par un trafic automobile inimaginable, des espaces verts, parcs et jardins, partout dans la ville, assez peu de vélos, mais beaucoup de scooters électriques, les moteurs à essence étant interdits pour les deux roues. Une ville également très propre où les tours de verre ne cessent de pousser le long des Grands Boulevards à quatre voies. Aussi, il faut noter la présence de caméras de surveillance partout, ce qui contribue à donner un sentiment de sécurité en tous lieux. J'ai également remarqué l'affichage bilingue (chinois-anglais) dans les lieux publics, les noms de rue et les panneaux directionnels, ce qui en fait une destination touristique assez facilement accessible. Le métro tentaculaire permet d'accéder à tous les sites importants depuis l'aéroport.

Finalement, le sentiment d'«étrangeté» dont j'avais souvenir de cette ville, s'est très rapidement dissipé à la lumière des infrastructures de transport individuel et en commun qui sont équivalentes et même supérieures aux autres grandes mégapoles sur la planète. Il faudra aller dans les quartiers populaires et les parcs où se regroupent les citoyens de la ville pour vraiment sentir la différence.




vendredi 27 mai 2016

La grande muraille de Chine

Beijing, le 9 mai 2016

La «grande muraille» est un ensemble de fortifications militaires construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois, en plusieurs lieux. Cette superstructure fut érigée entre le IIIe siècle (av. J.-C.) et le XVIIe siècle afin de marquer et défendre la frontière nord de la Chine. C'est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’Homme à la fois en longueur, en surface et en masse. Une seconde muraille bien contemporaine a été mise en place au cours des dernières années certainement dans le même esprit, à savoir protéger le peuple chinois des envahisseurs étrangers et aussi de ses propres pulsions intérieures. Il s'agit de la «grande muraille» électronique. Ici, il n’y a pas de Google, pas de Facebook, pas de Tweeter et pas de YouTube. Tous ces produits occidentaux, essentiellement américains, ont été remplacés par des logiciels typiquement chinois.
Chantal sur la muraille, sous la pluie.
Ils s'appellent WeChat, Sina Weibo, Didi Kuaidi, Youku Tudou, etc. Même fonction, même design, cependant soumis au contrôle gouvernemental. Est-ce vraiment différent de la surveillance exercée par la NSA américaine ou d'autres agences occidentales? De toute manière, pour l'avoir vérifié à maintes reprises auprès de nos guides parlant anglais, l'information provenant de l'Occident filtre très bien à travers la muraille.

J'ai donc dû attendre notre retour en Occident pour publier mes notes de voyage puisque la plateforme que j'utilise (Blogger) est un produit Google dont l'usage est bloqué en Chine. Ainsi, je publierai mes notes en différé au cours des prochaines semaines.

samedi 7 mai 2016

En route pour la Chine

Contrairement à nos habitudes, nous partons pour un cours voyages de quinze (15) jours et qui plus est, un voyage organisé. En fait, nous n'avons pu résister à l'envie de voir l'évolution de ce pays que nous avons brièvement visité pour la dernière fois en 1997.

Nous avons en poche un visa d'entrée valable pour une période de dix (10) ans pour des séjours de soixante (60) jours à la fois. Notre voyage en est un également de repérage pour de futurs voyages en individuel.

vendredi 6 mai 2016

Bilan de huit mois consécutifs sur la route


Nous avons complété notre plus long voyage, soit huit (8) mois consécutifs à bord de notre camping-car (autocaravane), à la fin mars. En août 2015, depuis notre QG français dans la région centre, nous avons parcouru le nord de l'Espagne dans les pas des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle, puis la côte atlantique du Portugal, l'Algarve et la côte atlantique du Maroc. Finalement, retour par la côte méditerranéenne de l'Espagne en mars 2016.


On nous demande souvent comment nous faisons pour voyager aussi longtemps et surtout combien ça coûte. Voici quelques faits qui devraient renseigner les personnes qui s'intéressent à ce type de moyen pour voyager. Il faut cependant bien noter que nous sommes des voyageurs au long court et que nous avons tout notre temps pour le faire. Ainsi, notre programme de voyage est très flexible. Le temps que nous consacrons à la logistique, à la visite d’une ville ou d’une région est fonction des découvertes que nous y faisons, du climat et des conditions de vie et des commodités de stationnement de notre camping-car.

Comme à l'habitude, depuis 2012, lorsque nous voyageons en Europe, nous choisissons de stationner dans les aires de camping-cars, souvent gratuites ou à un coût modeste (5 euros par nuit en moyenne). Par choix et pour des raisons de santé, nous cuisinons nos repas et nous préparons de succulents lunchs à apporter lorsque nous sommes en vadrouille en trekking, à vélo ou en transport en commun. La part du budget «vacances» habituellement consacré à l'hébergement et aux repas est ainsi réduite à sa plus faible expression. En fait, grâce principalement aux talents de Chantal, il ne nous en coûte pas plus pour manger en voyage que de rester à la maison à Montréal.

En matière de consommation, nous avons choisi un camping-car avec une petite motorisation qui est absolument suffisante pour le poids du véhicule et qui consomme en moyenne 9,7 litres de gazole au cent kilomètres. Cette consommation est la même que celle de notre voiture Ford Focus à la maison.

En raison des mesures antiterroristes, les autorités marocaines nous ont suggéré avec insistance de prendre un camping sécurisé pour nos haltes dans la plupart des destinations touristiques. En conséquence, pendant notre séjour de trois mois, nous avons dû dormir dans des campings ( 8 à 12 euros la nuit), ce qui a gonflé le coût de notre voyage.

À l'exception des billets d'avion et des coûts de transfert aux aéroports, notre voyage nous a coûté 33,64 euros par jour, tous frais inclus (incluant les coûts d'entretien du véhicule). Qui dit mieux?

Nous vendons notre camping-car cette année. Nous serons au salon du camping-car de Paris (Bourget) en septembre. Informez-en vos amis et connaissances. Merci.