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samedi 7 octobre 2017

Rencontre d’un globe-croqueur dans le Luberon à Lourmarin

Suite à notre décision de ne pas nous rendre en Grèce par la route au cours de l’été 2017  en raison de la canicule persistante, notre itinéraire a évolué en fonction de la météo. La chaleur se faisant de plus en plus accablante, nous nous sommes dirigés vers les Alpes, côté Italie puis France afin de bénéficier de la fraîcheur de l’altitude. Nous vous livrons quelques impressions de voyage, parfois depuis l’Italie, parfois depuis la France.

Pierre Croux, le globe croqueur.
Dans le Vaucluse, plus spécifiquement au pied du massif du Luberon (celui de Peter Mayle - Une année en Provence), s’élève sur un monticule le village de Lourmarin. Petite cité de caractère avec ses maisons et ses venelles datant du Moyen-Âge. Seuls quelques touristes hollandais et allemands occupent encore les terrasses des bars et restaurants de la rue principale en ce début septembre. Dans une boutique éphémère aménagée dans les anciennes écuries d’une maison de notable, nous avons rencontré un homme au parcours passionnant. Se surnommant lui-même «Globe-croqueur», cet architecte octogénaire parcourt la planète depuis plus de quarante ans (plus de 80 pays visités) afin d’y croquer des scènes de vie à l’aide de ses crayons-feutres. Avec les planches rapportées de ces nombreux voyages, c’est une collection complète d’albums qu’il publie à titre d’auteur et qu’il offre au public dans sa boutique d’un été ou encore sur internet. Je vous invite à consulter le site de Pierre Croux (www.pierrecroux-carnetsdevoyage.com afin d’apprécier le coup de crayon et la pertinence des scènes croquées par ce «Globe-croqueur» dont nous avons aimé les propos pendant l’heure que nous avons passée en sa compagnie. Osera-t-il croquer prochainement le Québec qu’il connaît déjà ?

Le village de Lourmarin
Le château qui domine le village a été
entièrement restauré dans les années 1920.
La particularité de ce château fut d'avoir été un ouvrage défensif au Moyen-Age
et puis d'avoir été agrandi à la Renaissance. Les styles architecturaux de ces
époques ont été conservés pour notre plus grand bonheur visuel.

Camping-car

Il n'y a pas d'aire de camping-car à Lourmarin. Cependant, la commune accepte que nous dormions sur le stationnement du jeu de boules à cette période de l'année. Ce que nous avons fait.


Quelques carnets de voyage de Pierre Croux

jeudi 5 octobre 2017

Le Mont Blanc - une leçon d’écologie et d’humilité

Suite à notre décision de ne pas nous rendre en Grèce par la route au cours de l’été 2017  en raison de la canicule persistante, notre itinéraire a évolué en fonction de la météo. La chaleur se faisant de plus en plus accablante, nous nous sommes dirigés vers les Alpes, côté Italie puis France afin de bénéficier de la fraîcheur de l’altitude. Nous vous livrons quelques impressions de voyage, parfois depuis l’Italie, parfois depuis la France.


Chamonix


En août, la station de montagne de Chamonix en Haute-Savoie nous a accueillies sur son immense stationnement, doté d’un point d’eau et de vidange, situé à distance de marche du village. Bien sûr, le village ne ressemble plus plus aux images de la fin de XIXe et du début du XXe que l’on trouve dans les boutiques de souvenirs. La montagne est toujours présente, les amateurs de grimpe également. Bien sûr, les compagnies de guides accrédités ont leur bureau bien en vue. Il existe ainsi toujours une atmosphère de camaraderie, de défi et d’aventure liés à l’alpinisme en haute montagne. 

Durant notre séjour, nous avons participé à deux activités principales qui nous ont laissé un souvenir et surtout une leçon bien vivante des conséquences du réchauffement de la planète sur la nature environnante.

La mer de Glace



C’est à 1913 mètres que le train à crémaillère nous a déposés au pied de ce qui fut qualifié de mer de Glace au XIXe siècle. De la plateforme dominant le glacier nous pouvons déjà constater que la mer de Glace a beaucoup disparu. Si au moment de la construction de la ligne ferroviaire les visiteurs pouvaient chausser leurs crampons et entreprendre l’escalade de l’immense bloc de neige et de glace. Il nous faudra descendre plus de 400 marches d’un escalier métallique pour rejoindre la base du glacier. Il est remarquable de suivre l’accélération de la fonte de celui-ci en lisant les plaquettes affichées sur la paroi qui vont de 1986 tout en haut de l’escalier, entassant par l’an 2000 en son milieu et l’accélération toujours croissante de la fonte sur les derniers paliers de 2012 à maintenant. Difficile de ne pas croire au réchauffement de la planète devant un tel spectacle!

Le glacier en 2017

Le glacier y a cent ans

L’aiguille du Midi



C’est en empruntant un téléphérique en deux paliers que nous atteignons la plateforme de l’aiguille du Midi à plus de 3800 mètres. Dès nos premiers efforts à cette hauteur, nous mesurons les effets de l’altitude sur nos poumons et ressentons un essoufflement anormal. Devant nous le Mont-Blanc à 4809 mètres et sous nos pieds, une épaisse couche de neige. La chance nous sourit, car le ciel est d’un bleu azur, sans nuages et sans vent. Il est 11 heures du matin et déjà le thermomètre nous indique plus de 3º C.. Plusieurs grimpeurs quittent la plateforme en direction des différents sommets environnants formant de longues processions, qui rapidement ressemblent dans le lointain à des défilés de fourmis marchant vers leur nid. Dès midi, le thermomètre atteint 8º C, nous sommes habillés pour affronter l’hiver québécois, mais le soleil nous réchauffe tellement qu’il faut rapidement enlever une couche de vêtement. La neige sans doute tombée il y a quelques jours sur la station commence à fondre et les gouttes d’eau envahissent les trottoirs de bois. Ça chauffe, même en altitude!




Découvertes, les éditions Guérin

Un peu plus haut, nous parlions de l’atmosphère d’aventure que nous avait inspirée la montagne à notre arrivée à Chamonix. Nous n’avons pas été les premiers bien évidemment. C’est au cours d’une de nos promenades dans le village que nous avons découvert la boutique des éditions Guérin fondées en 1995 par Michel Guérin et axées essentiellement sur la montagne et l’aventure. À la suite du décès de Michel Guérin, Frederik Paulsen, qui publie déjà des récits consacrés aux latitudes extrêmes, rachète les éditions Guérin, adopte la jaquette rouge caractéristique de Guérin et poursuit la mission de la maison d’édition. Allez voir le site de la maison d’édition (www.editionspaulsen.com) afin de constater la richesse des collections dont nous avons eu la chance de bouquiner sur place. Paulsen a même édité Alexandre Trudeau (En Chine, mai 2017), le frère de notre premier ministre.

lundi 13 février 2017

L'hiver, Nicolas Bouvier et les autres

Nicolas Bouvier
Cette nuit, il est tombé 25 cm de nouvelle neige à Montréal. Les routes et les trottoirs sont encombrés. Nous annulons tous nos rendez-vous et nous nous replongeons dans nos vieux classiques du voyage. Bien sûr, Nicolas Bouvier refait surface de notre bibliothèque. C'est le temps de préparer notre nouvelle saison de voyage avec un peu d'inspiration.

Nicolas Bouvier était un écrivain voyageur suisse, né en 1929 et décédé en 1998.  En juin 1953, il part en Fiat Topolino avec son ami, le peintre Thierry Vernet, de Belgrade à Kaboul, à travers la Yougoslavie, la Turquie, l'Iran et le Pakistan. Cette première partie du voyage est racontée dans «L'usage du monde», un livre devenu culte. Il enchaîne de la Turquie aux Îles d'Aran au large de l'Irlande, l'Inde, Ceylan (aujourd'hui le Sri Lanka) et le Japon. Ces pérégrinations nourrissent son désir d'écriture dès 1968.

Voici plusieurs documents audio et vidéo pour en apprendre plus sur ce grand voyageur. Des heures de plaisir et de réflexion sur le voyage et le voyageur.

Dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, en public au Palais du Grand Large pour explorer l’œuvre de l'écrivain Nicolas Bouvier, France Culture a capté quatre entrevues que vous pouvez entendre ci-dessous.

⇨Qui était cet écrivain voyageur, curieux insatiable ? Premier volet biographique avec l’historien et biographe François Laut.



⇨Illustration et analyse d'une œuvre inspirante et sensible avec Nadine Laporte, fervente admiratrice de Nicolas Bouvier.



⇨Témoignage de l’écrivain et journaliste littéraire Gilles Lapouge, qui a connu Nicolas Bouvier en tant que pilier historique du festival «Étonnants Voyageurs».



⇨Sont réunis l'écrivaine Catherine Poulain, grande lauréate du Festival, l’écrivain David Lefèvre, ayant réalisé un long voyage itinérant de l’Irlande à la Suisse qui donna naissance à l’essai «Dans le sillage genevois remontant à ses sources» et l’auteur Christian Garcin, auteur notamment de «l’Intranquilité heureuse», lettre à Nicolas Bouvier dans l’Almanach des voyageurs aux éditions Magellan en 2012.



 ⇨Entrevue avec Nicolas Bouvier le 5 mars 1996 à Carouge en Suisse.



⇨En 1963, Nicolas Bouvier publie «L'Usage du monde», récit de son voyage à travers l'Europe de l'Est et l'Asie Centrale. Il répond sur le plateau de l'émission littéraire A livre ouvert aux questions de Maurice Huelin de la Radio Télévision Suisse.



Quelques livres écrits par Nicolas Bouvier :

  • L'Usage du monde, 1963, Payot poche, 1992 (ISBN 222889401X)
  • Japon, éditions Rencontre - L'Atlas des Voyages, Lausanne, 1967 GB648-B45
  • Chronique japonaise, 1975, éditions Payot, 1989 (ISBN 2228894001)
  • Le Poisson-scorpion, 1982, éditions Gallimard, Folio, 1996 (ISBN 2070394956)
  • Journal d'Aran et d'autres lieux, éditions Payot, 1990 (ISBN 2228894060)
  • L'Art populaire en Suisse, éditions Zoé 1991, (ISBN 2881823750)
  • Le Hibou et la baleine, éditions Zoé, Genève, 1993 (ISBN 2881824773)
  • Les Chemins du Halla-San, éditions Zoé, Genève, 1994 (ISBN 2881822169)
  • Comment va l'écriture ce matin ?, éditions Slatkine, Genève, 1996 (ISBN 978-2051015233)
  • Routes et déroutes, entretiens avec Irène Liechtenstein-Fall, Éditions Métropolis, 1997 (ISBN 2883400547)
  • La Chambre rouge et autres textes, éditions Métropolis, 1998 (ISBN 978-2883400795)
  • Le Dehors et le Dedans, éditions Zoé, Genève, 1998 (ISBN 288182319X)
  • Entre errance et éternité, éditions Zoé, Genève, 1998 (ISBN 978-2881823305)
  • Une orchidée qu'on appela vanille, éditions Métropolis, Genève, 1998, (ISBN 2883400601)
  • Dans la vapeur blanche du soleil : les photographies de Nicolas Bouvier ; Nicolas Bouvier ; Thierry Vernet ; Pierre Starobinski ; Éditeur : Genève : Zoe, 1999. (OCLC 42629321) (ISBN 978-2881823589)

Olivier BARROT présente un coffret de trois récits de voyage de Nicolas BOUVIER : "Chroniques Japonaise" ; "L'usage du monde" ; "Le journal d'Aran et autres lieux".


Nicolas Bouvier : Chroniques Japonaises, L... par ina


jeudi 29 décembre 2016

Victor, le géographe et le voyageur n'est plus!

Celui qui m'aura fasciné pendant de nombreuses années avec son émission «Le dessous des cartes» diffusée sur Arte et captée au Québec sur TV5 est décédé subitement le 28 décembre. Cette émission préparée et animée par Jean-Christophe Victor est un bijou de précision et d'information sur les grands enjeux géopolitiques actuels, futurs et passés. Un trésor d'information pour quiconque comme moi fait du voyage et de la découverte du monde une passion.

Décédé à l'âge de 69 ans (né en 1947), Jean-Christophe était le fils du célèbre explorateur polaire, Paul-Émile Victor. Son assiduité et la qualité de son travail nous manqueront.

Condoléances à sa famille et à ses collègues.

mardi 13 septembre 2016

Gouda, La Haye et Erasme le grand voyageur

Gouda

C’est à la suite de l’incendie de la ville en 1438
que le nouvel hôtel de ville fut construit.
Le nom Gouda est mentionné pour la première fois en 1139, dans une charte de l'évêque d'Utrecht. Gouda débuta comme une petite communauté au confluent de l'Yssel hollandais et du Gouwe pour devenir une ville de taille moyenne.

Au XIIe siècle, la Gouwe est reliée au vieux Rhin par un canal. Son embouchure devient un port et le château de Gouda est construit pour le protéger. Gouda se trouve sur une route commerciale entre la Flandre et la France d'une part et la mer Baltique d'autre part. En 1271, Florent V, comte de Hollande, confère à Gouda le statut de ville, consacrant son importance naissante. Des canaux sont alors creusés et
L’église St-Jean est célèbre en raison de ses vitraux exceptionnels datant du XVIe siècle.
C’est également l’église la plus longue des Pays-Bas avec ses 123 mètres de longueur.
Les origines de la construction de cette église sont obscures.
Il semble que sa construction daterait d’avant l’incendie de 1552
 À l’origine de confession catholique (en forme de basilique en croix latine),
elle fut concédée au moment de la Réforme de 1572.
.
Vitrail église Saint-Jean
servent de moyens de transport à travers la ville.
Des incendies ravagent la ville en 1361 et 1438. En 1572, l'occupation de la ville par les Gueux néerlandais en rébellion contre la domination espagnole entraîne de nouvelles destructions. La démolition du château de Gouda commence en 1577.

En 1574, 1625, 1636 et 1673, Gouda subit des épidémies de peste. Celle de 1673 est la plus meurtrière.
La halle aux fromages
Détail du frontispice

La Haye
Le siège du gouvernement des Pays-Bas à droite

 Le musée Mauritshuis
C’est par le train que nous rejoignons la capitale « officieuse » des Pays-Bas depuis Gouda, et ce en vingt-cinq minutes. Siège du Parlement et de nombreux organismes internationaux dont la Cour internationale de justice, la ville n’est pas la capitale du pays (Amsterdam). Elle fait penser à un village paisible un peu hors du temps, où il fait bon flâner. Ce qui a retenu principalement notre attention c’est le musée Mauritshuis qui abrite quelques  tableaux mondialement célèbres de Vermeer, l’enfant du pays.
Tableau de Vermeer,
La Jeune Fille à la perle vers 1665
J’ai toujours aimé les représentations de la vie quotidienne des Hollandais au XVIIe siècle. C’est sans doute mon attrait pour la peinture naïve de tous les pays qui souvent nous apprend beaucoup sur l’art de vivre des populations à différentes époques.

Voici quelques exemples de tableaux du XVIIe accrochés aux murs du Mauritshuis. Il arrive très souvent que ces tableaux recèlent des détails parfois sarcastiques, parfois révélateurs d’habitudes de vie toujours pratiquées de nos jours. Portez une attention particulière à une scène croquée dans le tableau ci-dessous :




Desiserius Erasmus Roterodamus (1467-1536)

Érasme, par Quentin Metsys, 1517.
Mon attention a été portée sur Érasme parce qu’en plus d’être l’un des penseurs les plus passionnants de l’histoire européenne, il a grandi à Gouda et a voyagé dans l’Europe entière à une époque il était périlleux de sortir de sa ville. Les grands voyageurs de toutes les époques me passionnent toujours. 2016 a été choisi comme l’année d’Érasme puisqu’il naissait il y a 550 ans et qu’il publiait son Novum Instrumentum il y a 500 ans

Ces informations ont été tirées du site pédagogique de la Bibliothèque nationale de France :

Rien ne destinait ce Hollandais de Rotterdam, d’origine modeste, à devenir une des plus grandes figures de son temps. Il suit d'abord les enseignements de diverses écoles, dont celle des Frères de la «Vie commune», qui mêle vie active et contemplation, enseignements de la Bible et lectures des auteurs de l’Antiquité païenne. C'est alors que naît en lui l’ambition de débarrasser le christianisme de la scolastique qui, par ses commentaires interminables, son latin incompréhensible aux non-initiés, éloigne de la vérité profonde des Écritures. À l’âge de dix-sept ans, il prend le nom sous lequel il va devenir célèbre : Desiserius Erasmus Roterodamus (erasmos signifiant en grec «  l’aimé »). Après une vie monastique où il accumule un savoir encyclopédique, il est nommé prêtre à vingt-cinq ans et se sent prêt à se mesurer à l’obscurantisme. Sa vie sera dès lors jalonnée de longs voyages à travers l’Europe, de l’Italie vers l’Angleterre en passant par la France.

Entre 1500 et 1503, il publie les Adages et le Manuel du Soldat Chrétien, qui propose une réforme catholique libérale, fondée sur la charité. Il s’attelle ensuite à une traduction du Nouveau Testament à laquelle il consacrera une dizaine d’années. Il séjourne longuement en Italie, où la publication de ses Adages ainsi que ses éditions d’auteurs grecs (Platon, Plutarque) ou latins (Plaute, Térence, Sénèque) le classent parmi les plus grands savants de son époque.
Puis il retourne en Angleterre chez son ami Thomas More où il y rédige en quelques jours son fameux Éloge de la Folie. C'est un joyeux sermon plein de paradoxes qui vise à réconcilier Socrate, Salomon et le Christ. Il retourne ensuite aux Pays-Bas et fait de nombreux séjours à Bâle, où il prépare l’édition de sa traduction de la Bible. Cette publication va déclencher l’hostilité des théologiens réactionnaires qui condamnent tous les hellénistes et exégètes partisans du recours direct à l’Évangile. Cependant, l’influence grandissante de Luther embarrasse Érasme : on lui reproche d’avoir «  couvé l’oeuf » et d’être responsable de l’active «  hérésie luthérienne » qui se développe. Les deux camps, celui des Réformés et celui des tenants du catholicisme traditionnel, le somment de prendre position. Érasme plaide l’unité et la réconciliation. François Ier, fasciné par cette figure hors du commun, cherche à l’attirer à la Cour, mais Érasme veut avant tout rester indépendant et refuse toutes ses invitations.


En 1521, il quitte définitivement les Pays-Bas et s’installe à Bâle. C’est là que commence la querelle avec Luther, à coups d’essais philosophiques. Derrière les deux champions se cristallisent des regroupements qui annoncent les guerres de religion. Cependant, Érasme reste un pacifiste convaincu. Il refuse de prendre parti et proclame que l’Europe doit s’unir et que l’Église doit tout faire pour retrouver son unité perdue. Face à la montée de l’extrémisme, Érasme est obligé de fuir à Fribourg. Il reviendra à Bâle passer la dernière année de sa vie.



Son objectif humaniste est fondamentalement positif : sélectionner chez les Anciens, comme dans l’Ancien Testament, les idées conciliables avec le message évangélique. Il estime que la révélation n'est pas l'apanage des érudits et doit être accessible au plus grand nombre. La foi ne peut être vécue qu'en ayant une vraie connaissance des textes.


Vous trouverez plus d'information sur Erasmus, ses publications et ses voyages, sur le site de Wikipédia

Petit exemple de mondialisation

Voyager à long terme implique l'obligation de s'assurer une certaine logistique personnelle puisque nous ne pouvons pas attendre le retour à la maison pour effectuer plusieurs tâches. Ainsi, nous avons profité de notre séjour à Gouda afin de faire retoucher notre coiffure.

C'est donc à Gouda aux Pays-Bas que nous sommes rendus chez le coiffeur «Istanbul» pour nous faire coiffer par un Marocain et par un Stambouliote. Si ce n'est pas un exemple de mondialisation!

Aire de camping-car

La ville de Gouda a prévu une aire de camping-car avec tous les services située à proximité du centre de la vieille ville et voisine de la bibliothèque municipale ouverte de 9h à 21h, 7/7. Un café est situé à l’intérieur de la bibliothèque créant ainsi un milieu de vie intéressant où les gens se rencontrent sur la terrasse et bouquinent en même temps. J’écris d’ailleurs ces lignes à la bibliothèque avec accès WIFI haute vitesse gratuit.

Le coût pour 24h, électricité incluse, est de 8 euros. Sans conteste, l’endroit le plus sympathique et le moins onéreux de notre virée aux Pays-Bas jusqu’à maintenant.

mercredi 28 octobre 2015

La plus vieille université du Portugal et les Templiers

Nous avons commencé la semaine dernière par quelques jours de repos au bord de la mer sur la magnifique plage de Praia de Mira. Soleil et chaleur étaient au rendez-vous. Alors, pourquoi ne pas en profiter? Dès mercredi, nous nous remettions en route en direction de la cité universitaire de Coimbra.

Une agréable surprise nous attendait à notre arrivée à proximité de la ville.

Coimbra

Coimbra de la rive opposée
Les rives du Mondego ont été aménagées en de jolies promenades et un centre nautique, un complexe sportif et une piscine se sont implantés le long de son parcours. Nous avons rejoint la communauté des camping-caristes dans un stationnement jouxtant la promenade devant le centre nautique à quelques centaines de mètres du centre-ville. Les bâtiments de l’université qui s’implanta à Coimbra en 1308 dominent la ville qui est parsemée de rue et ruelles en pentes descendant vers le cours d’eau. Sur l’autre rive, l’imposant couvent Santa Clara à Velha datant de la fin du XIIIe fait face à l’université. Cette ville qui a été un important centre religieux regorge de temples rivalisant de beauté les uns avec les autres. Nous y avons passé trois journées très agréables.
L'université et sa magnifique bibliothèque
La vieille cathédrale (il y en a deux)










Batalha



Sur les conseils d’un couple de voyageurs rencontrés à Praia de Mira, nous avons décidé d’entreprendre la visite d’une région qui fut sous la domination de l’ordre des Templiers pendant deux siècles suite à la reconquête sur le Maures. Notre premier arrêt fut à Batalha, siège du monastère Santa Maria Vitório. Dès l’approche de la ville, la vue lointaine de la dentelle de calcaire ceinturant le monastère et son église monumentale nous a sciés. La nef de l’église de style gothique est d’une pureté architecturale comme rarement vue ailleurs, et nous en avons vu beaucoup. 

Cependant, ce qui nous a le plus impressionnés est sûrement le portail monumental des chapelles inachevées à l’arrière de l’église principale. Une pure dentelle sculptée dans la pierre calcaire.


Fatima

Impossible de passer à Fatima sans s’y arrêter pour une nuit étant donné qu’un stationnement dédié aux camping-cars de passage a été aménagé à deux pas de la basilique. Oh déception! La basilique est en complète réfection. Malgré tout, le sanctuaire continue à fonctionner, les pèlerins arrivent de partout, parfois à genoux!
Comme à Lourdes , nous sommes toujours aussi surpris de la dévotion des personnes qui viennent visiter le site. D’ailleurs un peu plus ici, car les Portugais sont très attachés à leur religion.

Solidarité

Sous cet intitulé, je vous ai déjà entretenu de quelques-unes de nos rencontres humaines dignes d’intérêt. Depuis que nous sommes au Portugal, nous avons rencontré quelques camping-caristes qui ont décidé de vivre à l’année dans leur véhicule (fulltimer). Chacun ayant ses motivations, il y a cependant une constante qui revient chaque fois que nous avons l’occasion d’en discuter avec eux; la liberté que procure ce mode de vie. Nous avons ainsi rencontré à Praia de Mira un charmant couple, André et Christine, qui voyagent à temps plein au Portugal dans leur camping-car après avoir tout vendu en France avant leur départ il y a maintenant une année et demie. Ces attachants retraités n’ont pas hésité à nous faire part de leurs découvertes, de lieux non répertoriés à ne pas manquer ou encore d’aires de camping-car que nous n’avons pas dans nos répertoires papier et GPS. Ayant déjà visité le Maroc récemment, ils nous ont généreusement donné des guides touristiques, un répertoire d’aires de camping-cars et une carte routière détaillée ainsi que plusieurs conseils sur les sites à visiter.

Afin de nous faire partager leurs découvertes du Portugal, ils publient un blogue (www.le-granduca495.webnode.fr) rempli de photos et de vidéos, c’était le métier d’André avant la retraite. Ne manquez surtout pas les images aériennes qui seront publiées sous peu dès que André aura maîtrisé son nouveau drone de calibre professionnel.

Je passe sous silence ce couple septuagénaire rencont
ré également à Mira, résidant dans un petit village des Pyrénées (madame est maire de sa commune de 85 habitants) qui nous a invités à nous arrêter à la maison lors de notre prochain passage afin de goûter les spécialités de la région.

Camping-car

Pour les aires de camping-car à l’extérieur des campings municipaux ou privés, bien que moins bien organisées qu’en France, il demeure assez facile de trouver des endroits où dormir au calme, faire provision d’eau potable et vidanger. La grande tolérance dont font preuve les autorités concernant le stationnement de nuit nous permet de toujours trouver un endroit où dormir au calme.

Outre la possibilité de voyager économiquement, le plus grand plaisir que nous procure ce mode de vie depuis que nous voyageons en Europe, est certainement celui de se réveiller le matin et de prendre notre café au pied d’une forteresse, d’un monastère ou encore en bord de mer. Peu d’hôtels pourraient nous offrir ce luxe de voir se lever le soleil sur une forteresse construite par les Templiers avec comme seuls voisins les oiseaux chantants à gorge déployée.


Pour terminer cette semaine sur une note musicale traditionnelle, je vous invite à visionner cette courte vidéo tournée à Coimbra où Chantal se fait sérénader par des chanteurs de l’université. Sérénade à Maria :


Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 12 octobre 2015

Olá Portugal

Viana de Castelo au pied du pont Eiffel (1887)
Nous avons quitté Santiago de Compostela en direction du sud par une matinée froide. Il est grand temps que nous retrouvions le climat maritime de la côte du Portugal. Il est étonnant de rencontrer autant de marcheurs montant en direction de Compostelle depuis le Portugal. Nous avions l’impression que les routes des pèlerins se dirigeaient toutes de l’est vers l’ouest, mais tel n’est pas le cas. Tous les chemins mènent à Rome, il semble en être de même pour Compostelle!

À partir de Santiago nous avons suivi la N530 pour finalement apercevoir l’Atlantique à Pontevedra. Déjà ici le climat est différent. Il y a de magnifiques palmiers devant les résidences et des vignobles meublent le paysage des deux côtés de la route. Nous contournons la ville de Vigo sans grands intérêts à l’exception d’être le plus grand port de pêche hauturière d’Espagne. Nous nous sommes finalement posés à Viana de Castelo au pied du pont Eiffel (1887) sur le port à quelques centaines de mètres de la vieille ville où se déroule une fête agrémentée d’orchestres, de groupe de chanteuses traditionnelles et d’une brocante dans un magnifique parc. Nous sommes maintenant au Portugal.


Au total nous passerons trois jours sur place à attendre que les vents et la pluie se calment. Nous sommes en pleine saison des grandes marées et des tempêtes d’automne et le camping-car est soumis à rude épreuve pendant la nuit sous des vents extrêmement violents. Finalement, le soleil est timidement réapparu mardi matin. Ce n’est pas la première fois que nous sommes ainsi immobilisé dans notre maison roulante en raison des conditions atmosphériques depuis que nous voyageons en Europe. À chaque fois, nous éprouvons le même bien-être résultant de l’occasion qui nous est offerte de nous replonger dans nos lectures favorites, lire les éditions passées du journal LaPresse sur le iPad de Chantal, prendre un thé en écoutant la pluie tombée, préparer nos prochaines étapes, carte et guide à la main, ou tout simplement rêvasser. Il est nécessaire de faire ce genre de pose périodiquement pour nous, voyageurs au long court.

Rapidement, nous constatons que le Portugal, qui somme toute est un pays relativement petit, doit être abordé avec beaucoup de douceur et sans précipitation, car il recèle d’innombrables trésors architecturaux et historiques logés dans des coins inattendus le long de notre route. C’est pourquoi, à la suggestion de camping-caristes expérimentés (voir «Solidarité» ci-dessous) au Portugal, nous avons prévu de courtes étapes pour les prochains jours.

Barcelos

Cette ville recèle un quartier historique médiéval avec de superbes maisons aux façades colorées de tuiles et surtout de magnifiques églises dont l’intérieur est typiquement recouvert de tuiles azulejo représentant des scènes religieuses et de retables de style baroque aux dorures clinquantes. Ces tuiles de bleu cobalt et blanc étaient très populaires au VXIIIe et nous révèlent, comme le ferait une bande dessinée, des portions de vie des habitants de cette époque.



En visitant ces églises, nous constatons également que les Portugais sont très religieux et fréquentent en grand nombre leurs temples religieux. Presque à chaque visite se déroule une cérémonie religieuse souvent à midi et en fin d’après-midi.

Barcelos est également réputé pour son marché aux puces qui se veut le plus grand du Portugal tous les jeudis. Heureusement, une partie assez importante du marché est consacrée aux agriculteurs et producteurs de la région. Ainsi nous pouvions acheter un coq, un canard ou encore une caille vivants. De magnifiques fleurs de saison et des légumes variés. Sinon, les autres articles sont semblables aux marchés ailleurs en Europe et même à ceux de Floride, la pression en moins.
























Braga



Le Guide Bleu du Portugal(merci à Danielle A.) nous indiquait de faire une halte à Braga identifiée comme étant une ville très intéressante à visiter. Malgré qu’il n’y ait pas d’aire de stationnement où il est possible de passer la nuit dans la ville, nous n’avons pas regretté notre halte de plus de trois heures. Le centre-ville piétonnier est absolument charmant. La cathédrale de style gothique remaniée à l’époque baroque trône au milieu du centre historique parmi de nombreuses églises rivalisant en raison de leurs dorures ainsi que la quantité de reliques exposées.

Un art décoratif bien particulier est également utilisé pour agrémenter les espaces publics, soit celui des immenses parterres fleuris.





Bom Jesus do Monte (Braga)

À quelques kilomètres de Braga, sur la colline, se trouve la basilique de Bom Jesus do Monte. La caractéristique de ce temple niché au sommet d’une colline est son escalier de près de mille marches agrémenté de somptueuses chapelles remémorant les douze stations du chemin de croix. Un stationnement à la base de l’escalier nous a permis d’y passer la nuit et un service d’autobus reliant Braga en vingt minutes nous a donné la possibilité de visiter la ville faute d’y trouver un stationnement adéquat.
Pour accéder au sanctuaire, il est possible de prendre un ascenseur à eau ou monter en voiture ou encore monter à pied. Nous avons choisi de monter avec le camping-car. Le site est vraiment exceptionnel et domine la ville de Braga d’un coup d’oeil. Nous avons vraiment apprécié notre visite.

Guimarães


Encore une fois, c’est grâce au Guide Bleu que nous avons fait une halte à Guimarães.  Dominée par les ruines d’une forteresse du XIe , la ville recèle un centre historique des plus intéressants. Nous avons déambulé  dans les petites «rua», d’une «praça» (place) à une autre, en admirant les façades des maisons datant de l’époque médiévale pour certaines et de l’époque baroque pour d’autres. Comme nous étions samedi, nous avons eu le privilège d’assister à deux mariages célébrés dans deux églises différentes. Ce n’est vraiment pas les églises qui manquent au Portugal! Une caractéristique intéressante est le nombre de petites chapelles du XVIIIe siècle dispersées partout dans la ville  représentant chacune une scène du chemin de croix.

Solidarité

Sans vouloir généraliser, il s’est développé au sein des usagers du camping-car une certaine forme de solidarité qui s’exprime de différentes manières. Il est d’usage, comme les motocyclistes, de se saluer de la main lorsque nous nous croisons sur la route. Une forme de code s’est également développée en ce qui concerne le stationnement dans les aires de camping-car de manière à laisser un maximum d’espace pour les prochains arrivants désirant venir bivouaquer pour la nuit. Évidemment, il y a toujours les exceptions qui volontairement ou par manque d’expérience ne respectent rien ni personne, mais de manière générale, la communauté demeure relativement solidaire.

Cette semaine à Viana do Castelo, nous avons fait la connaissance de Jacqueline et Marcel qui habitent le nord de la France et qui voyagent au Portugal depuis quelques années. Constatant que nous étions étrangers et surtout sans expérience du Portugal ils se sont empressés de nous fournir un grand nombre d’informations sur les lieux à visiter sans fautes et sur les sites où nous pourrons stationner et éventuellement vidanger, et s’approvisionner en eau. C’est d’ailleurs grâce à eux si nous avons fait une halte à Barcelos pour y visiter l’immense marché aux puces. Merci à Jacqueline et Marcel, mais aussi, merci à tous ces sympathiques camping-caristes que nous avons rencontrés depuis quelques années, qui à chaque fois nous ont fait bénéficier de leur expérience et de leur connaissance de certaines régions, leur seul but étant de venir en aide à des collègues voyageurs québécois.

Camping-car

Jusqu’à maintenant, il est assez facile de trouver des stationnements où passer la nuit, mais les aires de service pour camping-cars sont peu nombreuses dans le nord du Portugal. Il faut vraiment rivaliser d’ingéniosité pour vidanger la cassette et les eaux grises tout en respectant l’environnement. Il est plus facile de s’approvisionner en eau grâce aux nombreuses fontaines publiques et éventuellement aux robinets dans les cimetières. Il faut donc faire parfois certains compromis sur notre itinéraire et faire certains détours permettant de vidanger et de faire le plein d’eau. C’est ce que nous avons fait à Castelo de Paiva dans la vallée du Douro avant de nous rendre à Porto où il ne semble y avoir aucun site pouvant nous accueillir à proximité de la ville.

À suivre la semaine prochaine….
Bonne semaine à toutes et à tous.