jeudi 12 décembre 2013

Le pèlerin voyageur est de retour au Mont Saint-Michel


Le Mont-saint-Michel en juin 2013
Les pèlerinages, ces voyages individuels ou collectifs vers un lieu saint, un lieu de piété dans un esprit de dévotion ou pour des motifs de réalisation personnelle, sont de plus en plus populaires, particulièrement en Europe. Personne n’ignore le chemin de Compostelle, peu savent qu’il existe plusieurs chemins de Compostelle et encore moins connaissent les autres destinations de dévotion fréquentées par les pèlerins au moyen-âge et avant.

Le pèlerinage vers le Mont-Saint-Michel a été accompli par la plupart des rois de France jusqu’à la fin du XVIe siècle, dont saint Louis, Philippe-le-Bel, Louis XI et François Ier ainsi que par les plus grands du Royaume. Mais il était surtout le fait des personnes de condition modeste et des enfants.

Il y eut en effet au XIVe et au XVe siècle de très nombreux groupes d’enfants venus de France, de Flandre, d’Allemagne ou de Suisse.

Au XVIIe et XVIIIe siècle, le Mont-Saint-Michel connut une affluence plus modeste. Les pèlerins, bien que moins nombreux, se réunissaient en confréries de pèlerins de Saint-Michel et se rendaient par petits groupes au Mont. La Révolution française marqua la fin des pèlerinages à l’abbaye transformée en prison (de 1793 à 1863). Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’on procéda à la restauration de l’abbaye classée Monument historique et que l’on vit le retour des visiteurs à Saint-Michel. 

François-Xavier Maigre, journaliste au quotidien « La Croix », prend en mai 2011 la route avec sa femme, ses deux jeunes enfants et un âne, cacao, pour rejoindre par « les chemins montois » l’abbaye du Mont-Saint-Michel afin de faire renaître une tradition oubliée depuis la Révolution et vivre une « aventure de proximité » en famille au cœur de la campagne normande.


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lundi 26 août 2013

Le château de Neuschwanstein, Allemagne - Le piège à touristes

C’est le roi de Bavière Louis II (1845-1886)
qui fit construire ce château de conte de fées.
Construit sur un éperon rocheux, le château est un hymne au moyen-âge. Louis II de Bavière fut un roi à l’esprit romantique dépassant la mesure. Comme le montre la photo ci-jointe, le château situé dans un cadre alpin enchanteur ressemble plus à un conte de fées qu’à celui construit par un souverain voulant démontrer son pouvoir. D’ailleurs, le règne de Louis II prit fin abruptement par son arrestation par son propre gouvernement pour incapacité de gouverner. Cette arrestation mit fin à la construction du château qui ne fut jamais complété selon les plans originaux. Louis II fut retrouvé mort dans le lac Starnberg en 1886 et sa mort tragique reste encore un mystère aujourd’hui.

Le piège à touristes

La billetterie du château est située à environ deux cents mètres plus bas que l’entrée du château. Nous nous y rendons à vélo depuis la ville de Füssen (environ 7 km) où notre camping-car est garé pour la nuit. Arrivés à la billetterie, nous faisons la file pendant 45 minutes pour obtenir des billets qui permettront une entrée au château 1h45 plus tard. Les billets sont disponibles à 12 € par personne avec au choix, une visite guidée en allemand ou en anglais ou encore avec un audioguide dans la langue de notre choix. L’horaire de la visite est déterminé selon le choix effectué à l’achat et le nombre de visiteurs. Notre visite avec audioguide en français est fixée pour 14h15. Après avoir monté à pieds pendant quarante minutes une pente raide jusqu’à l’entrée du château, c’est une machine qui scanne notre billet qui nous accueille. Nous montons une cinquantaine de marches sans plus d’indication pour arriver devant un long corridor où surgissent trois rangées séparées par un cordon et identifiées : Deutch, Englisch, Audio-guide. Nous choisissons celle identifiée audioguide pour nous retrouver devant une porte fermée. Après avoir appelé, la porte s’ouvre et une préposée nous remet un appareil sans autres explications ainsi qu’aux autres membres du groupe, italiens, japonais, indiens et autres. Au bout de quelques minutes d’attente, l’audioguide se met en marche et une austère portière arrive à notre rencontre. C’est en décrochant le cordon noir qui nous obstruait le passage, que nous comprenons que la visite débute. Derrière nous, un autre groupe vient d’arriver et devant nous une porte se ferme sur le groupe précédent guidé en anglais selon les quelques bribes que je perçois. Rapidement, les propos explicatifs du narrateur sont décalés par rapport au lieu où nous nous trouvons. Les magnifiques pièces meublées et décorées de bois, de peintures, de lustres de laiton doré défilent à un rythme tel, qu’aucun souvenir visuel concret n’est possible. Devant nous, les portes s’ouvrent et derrière nous les portes se ferment à un rythme d’enfer. Les propos du narrateur sont toujours désynchronisés par  rapport au lieu où nous nous trouvons. Après avoir demandé à notre sympathique ouvreuse de portes de corriger la situation, les seules réponses obtenues ont été : « Too much tourists » et « Complaint adminstration »! Après vingt minutes de visite au pas de course, nous entendons le narrateur nous dire que nous en sommes au terme de la visite. Bien sûr, après avoir parcouru de longs corridors et escaliers sans autres informations nous aboutissons dans une magnifique boutique de souvenirs fabriqués en Chine.

En conclusion, les administrateurs des deux châteaux « Neuschwanstein » et « Hohenschwangau » qui partagent la même billetterie semblent avoir misé sur l’efficacité des ordinateurs afin de maximiser le nombre de visiteurs déboursant 12 € pour un château ou 23 € pour les deux en se foutant complètement du visiteur et de l’aspect ludique et historique que peuvent représenter ces visites. Nous avons eu exactement la même impression en visitant le château Sans-Soucis et ses cinq pièces rococo pour 14 € à Postdam en banlieue de Berlin, et ce, après 4,5 heures d’attente.