vendredi 5 octobre 2012

La Rochelle, Charente-Maritime, France

Les tours qui gardent l’entrée du port historique.
À gauche, la tour Saint-Nicolas. À droite, tour de la Chaîne.
Capitale historique de l’Aunis et préfecture du département de la Charente-Maritime, La Rochelle est située en bordure de l’océan Atlantique. Au large du pertuis d’Antioche, protégée des tempêtes par la « barrière » des îles de Ré, d’Oléron et d’Aix, la ville est avant tout un complexe portuaire depuis le XIIe siècle. 

Dès notre arrivée, nous recherchons un stationnement pour la nuit à proximité du centre historique. Nous avons la chance de trouver un espace disponible parmi ceux réservés aux camping-car.

Il y a toujours une première fois. Aujourd’hui, c’est une rencontre avec des Luxembourgeois. Drôles de spécimens! Francophones ordonnés comme des Suisses, imbus d’une fierté nationale sans mesure, critiques à l’égard de l’Europe et de ses politiques sociales, mais revendicateurs pour le maintien des politiques sociales du Grand Duché et bénéficiaires de ses largesses. Finalement, comme toujours, des personnes au contact agréable, mais porteur d’une idéologie que nous n’avons pas l’obligation de partager. J’ai toujours eu beaucoup de réserve pour les personnes aux opinions tranchées, intraitables avec les opinions qui diffèrent des leurs. Un bel exemple des avantages du nomadisme, aucune obligation de soutenir des relations à long terme avec des personnes dont nous ne partageons pas le point de vue sur le monde. Le lendemain, ils n’étaient plus nos voisins!

J’avais depuis longtemps envie de visiter cette région de la côte Atlantique. La raison principale est d’ordre historique. Un grand nombre d’ancêtres fondateurs du Canada sont partis du port de La Rochelle en direction de la Nouvelle-France. 

Ce fut le cas de mon ancêtre, Guillaume Bertrand, qui à l’âge de vingt-deux ans, le 1er avril 1665, après avoir obtenu le consentement de ses parents, se rendait à La Rochelle et devant le notaire Teuleron, s’engagea à Pierre Gaigneur, armateur de La Rochelle pour aller servir trois ans en Nouvelle-France et finalement s’y établir. Quelques jours plus tard, il s’embarquait sur « Le Cat de Hollande » en direction de Québec.

Le Cat de Hollande est un navire de 200 tonneaux appartenant à Albert Cornelis Kadt. Armé par Alexandre Petit, il quitte la rade de La Rochelle à la fin du mois d'avril 1665, sous le commandement de Charles Babin. Après une escale à Dieppe, il s'arrête à Gaspé. Des soldats venus des Antilles, sur Le Brézé, sous les ordres de Monsieur de Tracy, embarquent à bord afin de rallier Québec et se joindre aux troupes du régiment de Carignan. Le Cat de Hollande arrive à Québec le 18 juin pour repartir le 3 août.
Mes pensées se bousculent pendant que nous parcourrons les rues bordées de maisons à arcades, caractéristiques de cette ville marchande moyenâgeuse, qui ont vu passer Guillaume Bertrand il y a 347 ans. Il passa entre les tours de Saint-Nicolas et de la Chaîne à la sortie du port en direction de l’aventure, sans jamais y revenir.

Maisons à arcade,
 témoins du passé commerçant de la ville.
Une randonnée en vélo nous amène place de l’hôtel de ville. Difficile d’imaginer l’apparence du bâtiment lors du passage de Guillaume, la construction datant du XVIe siècle ayant fait l’objet de nombreuses transformation et restaurations au cours des siècles. Il semble qu’à cette époque, ce fut la maison du gouverneur de l’Aunis. Des travaux de restauration sont toujours en cours et nous n’avons pu visiter le bâtiment à l’exception de sa très belle cour intérieure. De retour en direction des quais, nous nous arrêtons visiter la magnifique église Saint-Sauveur. Sur ce site furent tour à tour construites, puis détruites, au moins quatre églises au cours de l’histoire connue. La construction actuelle date de 1718 à l’exception de la tour du clocher. De style gothique flamboyant, cette tour ayant été conservée lors de la démolition du précédent ouvrage datant de 1492. Il est donc plausible de concevoir la présence de la tour visible depuis le port au moment où le bateau sur lequel s’est embarqué Guillaume quitte le port juste en face.

La tour de la Lanterne. Vestige des fortifications médiévales
qui protégeaient le port, sa tourelle à lanterne servait de phare et d'amer.


Le vieux port de La Rochelle

La Grosse-Horloge était à l'origine une porte de la ville fortifiée de La Rochelle,
ouverte dans l'enceinte primitive. La porte a été édifiée au début du XIIe siècle
lors de l’édification de la première enceinte médiévale


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