Théodore Monod
1902-2000
Né en 1902 à Rouen, descendant d'une lignée de pasteurs, Théodore Monod était un naturaliste à la manière du XVIIIe siècle, zoologiste, botaniste, océanographe, savant passionné de l'Afrique, mais aussi humaniste généreux.
Sa famille s'étant installée à Paris, dans le 5e arrondissement, il fréquente dès le plus jeune âge le Jardin des plantes et le Muséum d'histoire naturelle. À la Sorbonne il obtient une licence de sciences naturelles. En 1920, il participe à une mission océanographique de deux mois consacrée à l'étude du milieu marin de la pointe de Penmarc'h (Bretagne). En 1921, il entame une thèse sur de minuscules crustacés vivant dans les estuaires.
En 1922, il s'embarque pour la Mauritanie, chargé par le Muséum d'étudier les ressources halieutiques de la côte. Se rendant à Dakar en suivant une caravane, il découvre le désert. En 1925, il est chargé de faire l'inventaire de la faune aquatique des fleuves du Cameroun. Il continue ensuite à parcourir l'Afrique du golfe de Guinée au Tchad. En 1927-1928, il participe à une grande expédition organisée par un riche Américain : la traversée du Sahara d'Alger à Dakar via Tamanrasset et Tombouctou. Désormais, Théodore Monod se consacrera à la collecte de plantes, d'insectes, de roches et de fossiles. À l'occasion il s'intéresse aussi à la préhistoire et à l'ethnologie. En 1928-1930, il fait son service militaire dans la compagnie saharienne du Hoggar. Il est déjà antimilitariste et pacifiste, il en profite pour étudier le massif de l'Ahnet.
De 1930 à 1934, Théodore vit à Paris où il s'est marié et a deux premiers enfants. En 1934, il organise une expédition en Mauritanie, dans la région de Chinguetti (Adrar), à la recherche d'une météorite localisée en 1916 par un capitaine d'infanterie coloniale. À la fin de sa vie, il se lancera, à nouveau et en vain, à la recherche de ce qui est considéré comme la plus grande météorite du monde. En 1936, il est dans le Tanezrouft dont il étudie la géologie. En 1938, il crée à Dakar l'IFAN (Institut français d'Afrique noire). Pendant la guerre, il est le correspondant de la France libre à Dakar où il accueille le général De Gaulle en janvier 1944.
En 1948-1954, il participe aux premières plongées en bathyscaphe du professeur Auguste Piccard (1884-1962). De 1956 à 1964, il parcourt le Sahara dans tous les sens. En 1965, il quitte définitivement Dakar.
Humaniste, Théodore Monod multiplie les engagements politiques. Durant la guerre d'Algérie, il signe le Manifeste des 121 pour le droit à l'insoumission et en 1966 fonde, avec Jean Rostand, le Mouvement contre l'arme atomique, dénonce l'alcool et le tabac, critique la chasse et les corridas. Dans les années 1970, il participe à l'aventure du Larzac et dans les années 1990 aux combats de l'association Droit au logement (DAL). En 1979 (et à nouveau en 1999), il figure sur la liste écologiste pour l'élection à l'Assemblée européenne.
Il continue à voyager : Iran, désert de Lout (1970), Égypte, désert libyque (une dizaine de fois dans les années 1980-1990). En 1993-1194, il effectue sa dernière méharée à dos de chameau dans le nord de la Mauritanie. En 1998, il effectue son dernier voyage dans le désert (Libye, Mauritanie). Il est mort à Versailles en 2000, à l'âge de 98 ans.
Philippe Frey est un spécialiste français des déserts et de leurs populations. Docteur en ethnologie, il enseigne également dans les universités de Strasbourg et Mulhouse. Il est l'auteur de nombreux ouvrages. Depuis de nombreuses années, Philippe Frey parcourt les déserts des cinq continents, à la rencontre des cultures nomades qui subsistent dans les territoires si hostiles à l’homme. Depuis trente ans, il a parcouru près de quarante mille kilomètres, à pied ou à dos de chameau, dans la fournaise, les vents de sable, surmontant la faim, la soif, l'épuisement, la solitude, et mille dangers. En devenant tour à tour chamelier saharien, chasseur-cueilleur en Afrique australe, Baloutche masqué en Orient ou en se faisant accepter par les tribus indiennes du Nouveau Monde, Philippe Frey a découvert des peuples et des cultures parmi les plus vieux du monde.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire