lundi 12 octobre 2015

Olá Portugal

Viana de Castelo au pied du pont Eiffel (1887)
Nous avons quitté Santiago de Compostela en direction du sud par une matinée froide. Il est grand temps que nous retrouvions le climat maritime de la côte du Portugal. Il est étonnant de rencontrer autant de marcheurs montant en direction de Compostelle depuis le Portugal. Nous avions l’impression que les routes des pèlerins se dirigeaient toutes de l’est vers l’ouest, mais tel n’est pas le cas. Tous les chemins mènent à Rome, il semble en être de même pour Compostelle!

À partir de Santiago nous avons suivi la N530 pour finalement apercevoir l’Atlantique à Pontevedra. Déjà ici le climat est différent. Il y a de magnifiques palmiers devant les résidences et des vignobles meublent le paysage des deux côtés de la route. Nous contournons la ville de Vigo sans grands intérêts à l’exception d’être le plus grand port de pêche hauturière d’Espagne. Nous nous sommes finalement posés à Viana de Castelo au pied du pont Eiffel (1887) sur le port à quelques centaines de mètres de la vieille ville où se déroule une fête agrémentée d’orchestres, de groupe de chanteuses traditionnelles et d’une brocante dans un magnifique parc. Nous sommes maintenant au Portugal.


Au total nous passerons trois jours sur place à attendre que les vents et la pluie se calment. Nous sommes en pleine saison des grandes marées et des tempêtes d’automne et le camping-car est soumis à rude épreuve pendant la nuit sous des vents extrêmement violents. Finalement, le soleil est timidement réapparu mardi matin. Ce n’est pas la première fois que nous sommes ainsi immobilisé dans notre maison roulante en raison des conditions atmosphériques depuis que nous voyageons en Europe. À chaque fois, nous éprouvons le même bien-être résultant de l’occasion qui nous est offerte de nous replonger dans nos lectures favorites, lire les éditions passées du journal LaPresse sur le iPad de Chantal, prendre un thé en écoutant la pluie tombée, préparer nos prochaines étapes, carte et guide à la main, ou tout simplement rêvasser. Il est nécessaire de faire ce genre de pose périodiquement pour nous, voyageurs au long court.

Rapidement, nous constatons que le Portugal, qui somme toute est un pays relativement petit, doit être abordé avec beaucoup de douceur et sans précipitation, car il recèle d’innombrables trésors architecturaux et historiques logés dans des coins inattendus le long de notre route. C’est pourquoi, à la suggestion de camping-caristes expérimentés (voir «Solidarité» ci-dessous) au Portugal, nous avons prévu de courtes étapes pour les prochains jours.

Barcelos

Cette ville recèle un quartier historique médiéval avec de superbes maisons aux façades colorées de tuiles et surtout de magnifiques églises dont l’intérieur est typiquement recouvert de tuiles azulejo représentant des scènes religieuses et de retables de style baroque aux dorures clinquantes. Ces tuiles de bleu cobalt et blanc étaient très populaires au VXIIIe et nous révèlent, comme le ferait une bande dessinée, des portions de vie des habitants de cette époque.



En visitant ces églises, nous constatons également que les Portugais sont très religieux et fréquentent en grand nombre leurs temples religieux. Presque à chaque visite se déroule une cérémonie religieuse souvent à midi et en fin d’après-midi.

Barcelos est également réputé pour son marché aux puces qui se veut le plus grand du Portugal tous les jeudis. Heureusement, une partie assez importante du marché est consacrée aux agriculteurs et producteurs de la région. Ainsi nous pouvions acheter un coq, un canard ou encore une caille vivants. De magnifiques fleurs de saison et des légumes variés. Sinon, les autres articles sont semblables aux marchés ailleurs en Europe et même à ceux de Floride, la pression en moins.
























Braga



Le Guide Bleu du Portugal(merci à Danielle A.) nous indiquait de faire une halte à Braga identifiée comme étant une ville très intéressante à visiter. Malgré qu’il n’y ait pas d’aire de stationnement où il est possible de passer la nuit dans la ville, nous n’avons pas regretté notre halte de plus de trois heures. Le centre-ville piétonnier est absolument charmant. La cathédrale de style gothique remaniée à l’époque baroque trône au milieu du centre historique parmi de nombreuses églises rivalisant en raison de leurs dorures ainsi que la quantité de reliques exposées.

Un art décoratif bien particulier est également utilisé pour agrémenter les espaces publics, soit celui des immenses parterres fleuris.





Bom Jesus do Monte (Braga)

À quelques kilomètres de Braga, sur la colline, se trouve la basilique de Bom Jesus do Monte. La caractéristique de ce temple niché au sommet d’une colline est son escalier de près de mille marches agrémenté de somptueuses chapelles remémorant les douze stations du chemin de croix. Un stationnement à la base de l’escalier nous a permis d’y passer la nuit et un service d’autobus reliant Braga en vingt minutes nous a donné la possibilité de visiter la ville faute d’y trouver un stationnement adéquat.
Pour accéder au sanctuaire, il est possible de prendre un ascenseur à eau ou monter en voiture ou encore monter à pied. Nous avons choisi de monter avec le camping-car. Le site est vraiment exceptionnel et domine la ville de Braga d’un coup d’oeil. Nous avons vraiment apprécié notre visite.

Guimarães


Encore une fois, c’est grâce au Guide Bleu que nous avons fait une halte à Guimarães.  Dominée par les ruines d’une forteresse du XIe , la ville recèle un centre historique des plus intéressants. Nous avons déambulé  dans les petites «rua», d’une «praça» (place) à une autre, en admirant les façades des maisons datant de l’époque médiévale pour certaines et de l’époque baroque pour d’autres. Comme nous étions samedi, nous avons eu le privilège d’assister à deux mariages célébrés dans deux églises différentes. Ce n’est vraiment pas les églises qui manquent au Portugal! Une caractéristique intéressante est le nombre de petites chapelles du XVIIIe siècle dispersées partout dans la ville  représentant chacune une scène du chemin de croix.

Solidarité

Sans vouloir généraliser, il s’est développé au sein des usagers du camping-car une certaine forme de solidarité qui s’exprime de différentes manières. Il est d’usage, comme les motocyclistes, de se saluer de la main lorsque nous nous croisons sur la route. Une forme de code s’est également développée en ce qui concerne le stationnement dans les aires de camping-car de manière à laisser un maximum d’espace pour les prochains arrivants désirant venir bivouaquer pour la nuit. Évidemment, il y a toujours les exceptions qui volontairement ou par manque d’expérience ne respectent rien ni personne, mais de manière générale, la communauté demeure relativement solidaire.

Cette semaine à Viana do Castelo, nous avons fait la connaissance de Jacqueline et Marcel qui habitent le nord de la France et qui voyagent au Portugal depuis quelques années. Constatant que nous étions étrangers et surtout sans expérience du Portugal ils se sont empressés de nous fournir un grand nombre d’informations sur les lieux à visiter sans fautes et sur les sites où nous pourrons stationner et éventuellement vidanger, et s’approvisionner en eau. C’est d’ailleurs grâce à eux si nous avons fait une halte à Barcelos pour y visiter l’immense marché aux puces. Merci à Jacqueline et Marcel, mais aussi, merci à tous ces sympathiques camping-caristes que nous avons rencontrés depuis quelques années, qui à chaque fois nous ont fait bénéficier de leur expérience et de leur connaissance de certaines régions, leur seul but étant de venir en aide à des collègues voyageurs québécois.

Camping-car

Jusqu’à maintenant, il est assez facile de trouver des stationnements où passer la nuit, mais les aires de service pour camping-cars sont peu nombreuses dans le nord du Portugal. Il faut vraiment rivaliser d’ingéniosité pour vidanger la cassette et les eaux grises tout en respectant l’environnement. Il est plus facile de s’approvisionner en eau grâce aux nombreuses fontaines publiques et éventuellement aux robinets dans les cimetières. Il faut donc faire parfois certains compromis sur notre itinéraire et faire certains détours permettant de vidanger et de faire le plein d’eau. C’est ce que nous avons fait à Castelo de Paiva dans la vallée du Douro avant de nous rendre à Porto où il ne semble y avoir aucun site pouvant nous accueillir à proximité de la ville.

À suivre la semaine prochaine….
Bonne semaine à toutes et à tous.

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