mercredi 28 octobre 2015

La plus vieille université du Portugal et les Templiers

Nous avons commencé la semaine dernière par quelques jours de repos au bord de la mer sur la magnifique plage de Praia de Mira. Soleil et chaleur étaient au rendez-vous. Alors, pourquoi ne pas en profiter? Dès mercredi, nous nous remettions en route en direction de la cité universitaire de Coimbra.

Une agréable surprise nous attendait à notre arrivée à proximité de la ville.

Coimbra

Coimbra de la rive opposée
Les rives du Mondego ont été aménagées en de jolies promenades et un centre nautique, un complexe sportif et une piscine se sont implantés le long de son parcours. Nous avons rejoint la communauté des camping-caristes dans un stationnement jouxtant la promenade devant le centre nautique à quelques centaines de mètres du centre-ville. Les bâtiments de l’université qui s’implanta à Coimbra en 1308 dominent la ville qui est parsemée de rue et ruelles en pentes descendant vers le cours d’eau. Sur l’autre rive, l’imposant couvent Santa Clara à Velha datant de la fin du XIIIe fait face à l’université. Cette ville qui a été un important centre religieux regorge de temples rivalisant de beauté les uns avec les autres. Nous y avons passé trois journées très agréables.
L'université et sa magnifique bibliothèque
La vieille cathédrale (il y en a deux)










Batalha



Sur les conseils d’un couple de voyageurs rencontrés à Praia de Mira, nous avons décidé d’entreprendre la visite d’une région qui fut sous la domination de l’ordre des Templiers pendant deux siècles suite à la reconquête sur le Maures. Notre premier arrêt fut à Batalha, siège du monastère Santa Maria Vitório. Dès l’approche de la ville, la vue lointaine de la dentelle de calcaire ceinturant le monastère et son église monumentale nous a sciés. La nef de l’église de style gothique est d’une pureté architecturale comme rarement vue ailleurs, et nous en avons vu beaucoup. 

Cependant, ce qui nous a le plus impressionnés est sûrement le portail monumental des chapelles inachevées à l’arrière de l’église principale. Une pure dentelle sculptée dans la pierre calcaire.


Fatima

Impossible de passer à Fatima sans s’y arrêter pour une nuit étant donné qu’un stationnement dédié aux camping-cars de passage a été aménagé à deux pas de la basilique. Oh déception! La basilique est en complète réfection. Malgré tout, le sanctuaire continue à fonctionner, les pèlerins arrivent de partout, parfois à genoux!
Comme à Lourdes , nous sommes toujours aussi surpris de la dévotion des personnes qui viennent visiter le site. D’ailleurs un peu plus ici, car les Portugais sont très attachés à leur religion.

Solidarité

Sous cet intitulé, je vous ai déjà entretenu de quelques-unes de nos rencontres humaines dignes d’intérêt. Depuis que nous sommes au Portugal, nous avons rencontré quelques camping-caristes qui ont décidé de vivre à l’année dans leur véhicule (fulltimer). Chacun ayant ses motivations, il y a cependant une constante qui revient chaque fois que nous avons l’occasion d’en discuter avec eux; la liberté que procure ce mode de vie. Nous avons ainsi rencontré à Praia de Mira un charmant couple, André et Christine, qui voyagent à temps plein au Portugal dans leur camping-car après avoir tout vendu en France avant leur départ il y a maintenant une année et demie. Ces attachants retraités n’ont pas hésité à nous faire part de leurs découvertes, de lieux non répertoriés à ne pas manquer ou encore d’aires de camping-car que nous n’avons pas dans nos répertoires papier et GPS. Ayant déjà visité le Maroc récemment, ils nous ont généreusement donné des guides touristiques, un répertoire d’aires de camping-cars et une carte routière détaillée ainsi que plusieurs conseils sur les sites à visiter.

Afin de nous faire partager leurs découvertes du Portugal, ils publient un blogue (www.le-granduca495.webnode.fr) rempli de photos et de vidéos, c’était le métier d’André avant la retraite. Ne manquez surtout pas les images aériennes qui seront publiées sous peu dès que André aura maîtrisé son nouveau drone de calibre professionnel.

Je passe sous silence ce couple septuagénaire rencont
ré également à Mira, résidant dans un petit village des Pyrénées (madame est maire de sa commune de 85 habitants) qui nous a invités à nous arrêter à la maison lors de notre prochain passage afin de goûter les spécialités de la région.

Camping-car

Pour les aires de camping-car à l’extérieur des campings municipaux ou privés, bien que moins bien organisées qu’en France, il demeure assez facile de trouver des endroits où dormir au calme, faire provision d’eau potable et vidanger. La grande tolérance dont font preuve les autorités concernant le stationnement de nuit nous permet de toujours trouver un endroit où dormir au calme.

Outre la possibilité de voyager économiquement, le plus grand plaisir que nous procure ce mode de vie depuis que nous voyageons en Europe, est certainement celui de se réveiller le matin et de prendre notre café au pied d’une forteresse, d’un monastère ou encore en bord de mer. Peu d’hôtels pourraient nous offrir ce luxe de voir se lever le soleil sur une forteresse construite par les Templiers avec comme seuls voisins les oiseaux chantants à gorge déployée.


Pour terminer cette semaine sur une note musicale traditionnelle, je vous invite à visionner cette courte vidéo tournée à Coimbra où Chantal se fait sérénader par des chanteurs de l’université. Sérénade à Maria :


Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 19 octobre 2015

Praira de Mira - la pêche traditionnelle

Bien avant l'aube les pêcheurs sont arrivés sur port où nous dormions afin de mettre leur barque à l'eau après quatre jours de gros temps. Nous avons eu la chance d'assister à cette pêche qui se faisait encore avec des boeufs il n'y a pas si longtemps. Regardez bien ce document, car avant longtemps ce sera sûrement un document ethnologique.

À bientôt,

Chantal et Yves

dimanche 18 octobre 2015

Porto et la suite

Suite à un week-end de pluie, nous quittons Castelo de Paiva en longeant le Douro et ses collines parsemées de vignobles en espalier en direction de Porto.

Après avoir considéré diverses options, nous choisissons de nous poser sur un stationnement en bordure du Douro du côté de Villa Gaïa juste en face de Porto. En quelques minutes de marche sur une magnifique promenade surplombant le cours d’eau, nous nous retrouvons en face des caves des célèbres portos. Nous passerons ainsi trois magnifiques journées ensoleillées à parcourir les ruelles pentues de la ville où se côtoient les architectures de  style gothique, baroque et romantique.

Les caves

En face de Porto sur la rive du Douro, où anciennement les barriques de vin étaient débarquées des bateaux à fond plat, le fameux liquide rouge ruby ou parfois blanc et rosé portant le nom de la ville nous est offert par des rabatteurs (sans aucune pression) postés devant l’entrée des caves qui sont en fait les anciens entrepôts où était transformé le vin en porto auparavant. Une technique intéressante a été développée par ces rabatteurs en ce qui concerne les petits transformateurs. Après avoir écouté notre conversation et avoir reconnu facilement l’accent québécois (l’expérience aidant), la technique d’approche porte sur le fait que la SAQ (Société des Alcools du Québec) , en raison de ses exigences trop élevées, n’importe pas les produits de ces petits producteurs. Ainsi, ils nous offrent l’unique chance de déguster leur produit sur place avant notre retour à la maison. Le seul problème est que nous retrouvons leur produit chez les revendeurs portugais et même en grande surface à un prix bien meilleur! Évidemment, l’atmosphère feutrée et l’odeur de vinification accumulée depuis des siècles en moins. Une impression d’attrape touriste.

Un emblème de la ville

Le pont métallique Luis 1er fut achevé en 1886. Ce pont à double palier est notre porte d’entrée dans la ville de Porto depuis les caves situées sur la rive opposée. C’est également la marque de commerce touristique de la ville. Le palier du bas est consacré à la circulation automobile tandis que le palier du haut permet le passage des piétons et des rames du métro. La traversée du Douro à une hauteur de 70 mètres est en soi une expérience touristique intéressante offrant une vue spectaculaire sur les deux rives du fleuve.

La rua das Flores

Au XVIIIe, cette rue piétonnière était habitée et fréquentée par la bourgeoisie de la ville. Bien que certaines façades aient été restaurées, de nombreux édifices sont abandonnés de leurs occupants à l’exception de certains locaux commerciaux au rez-de-chaussée.


C’est en parcourant la rue depuis l’église de la Miséricorde et son hôpital, depuis transformé en musée, que nous avons découvert quelques boutiques ayant survécu au passage du temps. Ainsi, juste en face du musée nous avons visité l’antre d’une famille d’antiquaires spécialisée en livres anciens qui tiennent boutique au même endroit depuis plus de 80 ans. Un peu plus haut dans la rue, sur invitation d’un serveur, nous sommes entrés dans un salon de thé dont le décor incluant le mobilier n’a pas été retouché depuis le XIXe. Un vrai passage dans le temps nous rappelant certains cafés d’Istanbul ou de Vienne. Malheureusement, tout semble dans un tel état de laisser-aller, qu’il faudra sans doute encore peu de temps avant que ce décor victorien ne disparaisse sous la poussière et l’usure.

Du gothique au baroque

La ville recèle de nombreux immeubles religieux et civils représentant admirablement bien son évolution dans le temps. La cathédrale de style gothique avec son cloître superbement bien restauré domine la vieille ville où les églises, cloîtres et hôpitaux rivalisent les uns avec les autres dans des orgies de dorures et parures de style baroque datant des XVIIe et XVIIIe. Un délice pour les amateurs d’art et d’architecture que nous sommes.
C’est au terme de trois jours de visite où nos mollets n’y ont pas échappés à raison de plusieurs kilomètres de pentes chaque jour, que nous nous sommes dirigé en bord de mer à Païva de Mira.

Avero

Presque tous les pays européens ont leur petite Venise. Au Portugal, c'est Avero.

Charmante petite ville traversée par des canaux permettant d'accéder à la mer depuis le XIXe.

Praia de Mira

Ancien port de pêche artisanale reconvertie en station balnéaire, les pêcheurs résistent.

En effet, la caractéristique de la pêche ici porte sur l’usage d’immenses filets qui sont portés au large dans des barques traditionnelles puis remorqués sur la plage à l’aide de tracteurs.

Il n’y a pas si longtemps, les pêcheurs utilisaient des boeufs pour haler les filets à terre avec leur prise. Malheureusement, la mer étant trop forte depuis notre arrivée, nous n’avons pu assister à l’opération.

Notre prochaine destination sera Coimbra, ville universitaire depuis le XIVe.

Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 12 octobre 2015

Olá Portugal

Viana de Castelo au pied du pont Eiffel (1887)
Nous avons quitté Santiago de Compostela en direction du sud par une matinée froide. Il est grand temps que nous retrouvions le climat maritime de la côte du Portugal. Il est étonnant de rencontrer autant de marcheurs montant en direction de Compostelle depuis le Portugal. Nous avions l’impression que les routes des pèlerins se dirigeaient toutes de l’est vers l’ouest, mais tel n’est pas le cas. Tous les chemins mènent à Rome, il semble en être de même pour Compostelle!

À partir de Santiago nous avons suivi la N530 pour finalement apercevoir l’Atlantique à Pontevedra. Déjà ici le climat est différent. Il y a de magnifiques palmiers devant les résidences et des vignobles meublent le paysage des deux côtés de la route. Nous contournons la ville de Vigo sans grands intérêts à l’exception d’être le plus grand port de pêche hauturière d’Espagne. Nous nous sommes finalement posés à Viana de Castelo au pied du pont Eiffel (1887) sur le port à quelques centaines de mètres de la vieille ville où se déroule une fête agrémentée d’orchestres, de groupe de chanteuses traditionnelles et d’une brocante dans un magnifique parc. Nous sommes maintenant au Portugal.


Au total nous passerons trois jours sur place à attendre que les vents et la pluie se calment. Nous sommes en pleine saison des grandes marées et des tempêtes d’automne et le camping-car est soumis à rude épreuve pendant la nuit sous des vents extrêmement violents. Finalement, le soleil est timidement réapparu mardi matin. Ce n’est pas la première fois que nous sommes ainsi immobilisé dans notre maison roulante en raison des conditions atmosphériques depuis que nous voyageons en Europe. À chaque fois, nous éprouvons le même bien-être résultant de l’occasion qui nous est offerte de nous replonger dans nos lectures favorites, lire les éditions passées du journal LaPresse sur le iPad de Chantal, prendre un thé en écoutant la pluie tombée, préparer nos prochaines étapes, carte et guide à la main, ou tout simplement rêvasser. Il est nécessaire de faire ce genre de pose périodiquement pour nous, voyageurs au long court.

Rapidement, nous constatons que le Portugal, qui somme toute est un pays relativement petit, doit être abordé avec beaucoup de douceur et sans précipitation, car il recèle d’innombrables trésors architecturaux et historiques logés dans des coins inattendus le long de notre route. C’est pourquoi, à la suggestion de camping-caristes expérimentés (voir «Solidarité» ci-dessous) au Portugal, nous avons prévu de courtes étapes pour les prochains jours.

Barcelos

Cette ville recèle un quartier historique médiéval avec de superbes maisons aux façades colorées de tuiles et surtout de magnifiques églises dont l’intérieur est typiquement recouvert de tuiles azulejo représentant des scènes religieuses et de retables de style baroque aux dorures clinquantes. Ces tuiles de bleu cobalt et blanc étaient très populaires au VXIIIe et nous révèlent, comme le ferait une bande dessinée, des portions de vie des habitants de cette époque.



En visitant ces églises, nous constatons également que les Portugais sont très religieux et fréquentent en grand nombre leurs temples religieux. Presque à chaque visite se déroule une cérémonie religieuse souvent à midi et en fin d’après-midi.

Barcelos est également réputé pour son marché aux puces qui se veut le plus grand du Portugal tous les jeudis. Heureusement, une partie assez importante du marché est consacrée aux agriculteurs et producteurs de la région. Ainsi nous pouvions acheter un coq, un canard ou encore une caille vivants. De magnifiques fleurs de saison et des légumes variés. Sinon, les autres articles sont semblables aux marchés ailleurs en Europe et même à ceux de Floride, la pression en moins.
























Braga



Le Guide Bleu du Portugal(merci à Danielle A.) nous indiquait de faire une halte à Braga identifiée comme étant une ville très intéressante à visiter. Malgré qu’il n’y ait pas d’aire de stationnement où il est possible de passer la nuit dans la ville, nous n’avons pas regretté notre halte de plus de trois heures. Le centre-ville piétonnier est absolument charmant. La cathédrale de style gothique remaniée à l’époque baroque trône au milieu du centre historique parmi de nombreuses églises rivalisant en raison de leurs dorures ainsi que la quantité de reliques exposées.

Un art décoratif bien particulier est également utilisé pour agrémenter les espaces publics, soit celui des immenses parterres fleuris.





Bom Jesus do Monte (Braga)

À quelques kilomètres de Braga, sur la colline, se trouve la basilique de Bom Jesus do Monte. La caractéristique de ce temple niché au sommet d’une colline est son escalier de près de mille marches agrémenté de somptueuses chapelles remémorant les douze stations du chemin de croix. Un stationnement à la base de l’escalier nous a permis d’y passer la nuit et un service d’autobus reliant Braga en vingt minutes nous a donné la possibilité de visiter la ville faute d’y trouver un stationnement adéquat.
Pour accéder au sanctuaire, il est possible de prendre un ascenseur à eau ou monter en voiture ou encore monter à pied. Nous avons choisi de monter avec le camping-car. Le site est vraiment exceptionnel et domine la ville de Braga d’un coup d’oeil. Nous avons vraiment apprécié notre visite.

Guimarães


Encore une fois, c’est grâce au Guide Bleu que nous avons fait une halte à Guimarães.  Dominée par les ruines d’une forteresse du XIe , la ville recèle un centre historique des plus intéressants. Nous avons déambulé  dans les petites «rua», d’une «praça» (place) à une autre, en admirant les façades des maisons datant de l’époque médiévale pour certaines et de l’époque baroque pour d’autres. Comme nous étions samedi, nous avons eu le privilège d’assister à deux mariages célébrés dans deux églises différentes. Ce n’est vraiment pas les églises qui manquent au Portugal! Une caractéristique intéressante est le nombre de petites chapelles du XVIIIe siècle dispersées partout dans la ville  représentant chacune une scène du chemin de croix.

Solidarité

Sans vouloir généraliser, il s’est développé au sein des usagers du camping-car une certaine forme de solidarité qui s’exprime de différentes manières. Il est d’usage, comme les motocyclistes, de se saluer de la main lorsque nous nous croisons sur la route. Une forme de code s’est également développée en ce qui concerne le stationnement dans les aires de camping-car de manière à laisser un maximum d’espace pour les prochains arrivants désirant venir bivouaquer pour la nuit. Évidemment, il y a toujours les exceptions qui volontairement ou par manque d’expérience ne respectent rien ni personne, mais de manière générale, la communauté demeure relativement solidaire.

Cette semaine à Viana do Castelo, nous avons fait la connaissance de Jacqueline et Marcel qui habitent le nord de la France et qui voyagent au Portugal depuis quelques années. Constatant que nous étions étrangers et surtout sans expérience du Portugal ils se sont empressés de nous fournir un grand nombre d’informations sur les lieux à visiter sans fautes et sur les sites où nous pourrons stationner et éventuellement vidanger, et s’approvisionner en eau. C’est d’ailleurs grâce à eux si nous avons fait une halte à Barcelos pour y visiter l’immense marché aux puces. Merci à Jacqueline et Marcel, mais aussi, merci à tous ces sympathiques camping-caristes que nous avons rencontrés depuis quelques années, qui à chaque fois nous ont fait bénéficier de leur expérience et de leur connaissance de certaines régions, leur seul but étant de venir en aide à des collègues voyageurs québécois.

Camping-car

Jusqu’à maintenant, il est assez facile de trouver des stationnements où passer la nuit, mais les aires de service pour camping-cars sont peu nombreuses dans le nord du Portugal. Il faut vraiment rivaliser d’ingéniosité pour vidanger la cassette et les eaux grises tout en respectant l’environnement. Il est plus facile de s’approvisionner en eau grâce aux nombreuses fontaines publiques et éventuellement aux robinets dans les cimetières. Il faut donc faire parfois certains compromis sur notre itinéraire et faire certains détours permettant de vidanger et de faire le plein d’eau. C’est ce que nous avons fait à Castelo de Paiva dans la vallée du Douro avant de nous rendre à Porto où il ne semble y avoir aucun site pouvant nous accueillir à proximité de la ville.

À suivre la semaine prochaine….
Bonne semaine à toutes et à tous.

samedi 3 octobre 2015

La route de Compostelle

Dimanche dernier, afin de marquer le jour de notre départ, Bilbao nous a offert une matinée de brouillard intense. L’aire de camping-car ressemblait vraiment à un décor londonien de l’époque où Sherlok Holmes enquêtait sur des meurtres en série. Heureusement, dès que nous avons pris la route maritime en direction de Santander et de Gijón le brouillard s’est levé et a fait place à un magnifique soleil. Entre mer et montagne, la route sillonne à travers les vallées oscillant entre tunnels et viaducs à l’architecture étonnante. Un ravissement pour les yeux.

Nous avons fait halte dans la ville de Gijón qui met à disposition une aire de camping-car à proximité de son port maritime. Une ville sans trop de charme ni d’histoire qui a comme principal attrait d’être située en bord de mer.

Au-delà de la découverte de la région du nord de l’Espagne sur la route du Portugal, notre but premier était de découvrir les principales haltes du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. C’est pourquoi nous nous sommes dirigés vers  le sud à Leon pour y rencontrer nos premiers pèlerins autour de la cathédrale.

Leon

Son centre historique est dominé par sa magnifique cathédrale sise sur les vestiges d’une cité romaine. Ce bâtiment du pur style gothique a été restauré selon les meilleures connaissances de l’époque médiévale. Nous y avons admiré des centaines de vitraux d’origine aux couleurs étincelantes datant du XIIe et XIVe siècle. Comme dans la plupart des villes importantes, de nombreux édifices religieux environnent la cathédrale. Les pèlerins se donnent rendez-vous sur la plaza face au portique principal. Une atmosphère bien spéciale se dégage du lot des visiteurs qui se partagent entre touristes et pèlerins sac au dos.

Astorga



Ayant rattrapé le chemin de Compostelle, nous nous sommes dirigés vers Astorga, ville réputée également pour sa cathédrale et son palais épiscopal dessiné par le célèbre architecte Gaudí au début du XXe siècle.
Au fil des siècles, les édifices religieux anciens ont souvent été remis au goût du jour. Ce fut particulièrement au XVIIe et XVIIIe siècle au faîte de l’art baroque. Dorures et enluminures furent ajoutées sans mesure selon les exigences du moment. Ces parures et l’implantation de magnifiques coeurs au centre des édifices ont souvent bloqué les perspectives majestueuses de ces édifices aux lignes élancées. C’est le cas ici.

Contrairement à la cathédrale de Léon où les architectes du XIXe ont eu l’intelligence pour redonner à l’édifice son apparence d’origine en démontant l’immense retable de style baroque, ici tout est demeuré en place, camouflant aux visiteurs les perspectives devant être celles du pur style gothique.

Le palais épiscopal dessiné par Gaudí a fait un tel scandale à l’époque, que l’édifice a été abandonné par l’évêché et transformé en musée en mémoire de son architecte.

Ponferrada

La route d’accès à Ponferrada est montagneuse. Les Romains déjà exploitaient des mines d’or et de charbon dans la région. La terre est rouge. Les templiers y ont construit un château fort toujours présent. Une bibliothèque et un centre de recherche dédié aux manuscrits du moyen-âge y sont implantés. Un lieu d’hébergement des pèlerins depuis le XIIe siècle, la commune possède une auberge de 200 places pour les marcheurs d’aujourd’hui. L’aire de camping-car est contiguë à l’auberge, ce qui nous a permis d’observer l’arrivée des pèlerins complètement épuisés en fin de journée, mais pour la plupart, le sourire aux lèvres.

Villafranca-del Bierzo

Autre étape sur le chemin de Santiago, Villafranca est toujours parsemé d’édifices religieux monumentaux compte-tenu de la dimension de la ville.Un château, toujours en partie habité domine la ville à proximité de l’auberge qui accueille les pèlerins. La ville est entièrement construit en pente avec de nombreuses petites rues convergents vers la place centrale. Des vignobles parcours le pentes environnantes. Un feu semble avoir, assez récemment, ravagé tout un pan de la colline bordant la ville. Depuis quelques jours, il fait très froid la nuit et au petit matin. Le soleil ne se lève jamais avant 7h30 et il fait 7 ou 8 degrés à cette heure. heureusement, le soleil réchauffe rapidement l’atmosphère et la température atteint 26º C en après-midi.

Santiago de Compostela 

La destination ultime de tous ces marcheurs et cyclistes est Sain-Jacques-de-Compostelle. À son approche, la ville est très moderne avec son réseau de routes et d’autoroutes, ses constructions récentes et ses centres commerciaux. Il faut rejoindre la vieille ville pour se plonger dans l’atmosphère du pèlerinage et rencontrer les centaines de pèlerins qui terminent leur marche sur le parvis de l’église devant la gigantesque place «do Obradoiro».

La cathédrale dont la construction débuta en 1074 est impressionnante par ses dimensions, mais aussi en raison de son maître hôtel gigantesque de style baroque et de ses nombreuses chapelles entourant le coeur. La façade de l’édifice de style baroque est flanquée de deux immenses clochers en plus d’une tour surmontée d’une horloge, le tout encadré d’un côté par un cloître et de l’autre par le palais épiscopal.

Le sublime aurait été sans doute de loger à l’hôtel de los Reyes Católicos (5 étoiles) face à la cathédrale, malheureusement il n’acceptait pas les camping-cars dans sa cour!

Malheureusement, nous ne pouvons vous présenter de photos de Villefranche et de Santiago, car j’ai perdu toutes les photos par une erreur de manipulation lors du transfert sur mon ordinateur. Il vous reste à consulter les sites internet pour ces deux destinations.

Rencontre

Lors de notre passage à Gijón dimanche dernier, la ville était au repos comme toute l’Espagne le dimanche. En faisant une marche, nous avons croisé un jeune homme qui poussait un curieux chariot, mi-carrosse pour bébé, mi-coffre de voyage. Le marcheur se nomme Charlie Uldahl Christensen. Il est originaire du Danemark d’où il est parti à pieds il y a quatre mois. Son périple doit se poursuivre sur une période de trois ans. Il marche pour défendre une cause, soit la protection de l’eau. En fait, il réalise un pèlerinage dans un but philanthropique. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter www.walkingforwater.dk

Voici les coordonnées de Charlie :
www.facebook.com/Charlieswalkforwater
charlieuc@live.dk
45 5073 7984

Bonne semaine.