Plusieurs campings-caristes nous avaient prévenus. La Bosnie est un pays très différent de la Croatie. Le rythme soutenu du développement économique de la Croatie n’a pas été celui de la Bosnie. Nous l’avons constaté dès le passage de la frontière. La petite route qui nous mène vers Mostar n’a rien à voir avec le réseau routier croate. Les villages que nous traversons ont un air tristounet et les cultures se font rares. Le signe le plus évident de changement est l’apparition des mosquées dispersées dans la campagne. Parfois un clocher chrétien ou orthodoxe, mais surtout des minarets. Nous sommes donc au coeur des Balkans, au coeur de cette diversité qui existe depuis des siècles avec de nombreuses périodes de tumulte, dont la dernière importante date des années 90. Plusieurs vestiges subsistent (maisons abandonnées, impact de balles et d’obus sur des ruines de pierre, etc.).
Notre premier arrêt du côté bosniaque sur la route de Mostar fut au pied du village historique de Počitelj dans la municipalité de Čapljina. Ce vieux village fut le site d’une colonie artistique entre 1961 et 1975. En 1993, durant la guerre, le site fut gravement endommagé et fait toujours l’objet d’une restauration financée par l’Union européenne.
Village historique de Počitelj |
Mostar
Le fameux pont |
Évidemment, nous voulions voir le fameux pont de Mostar qui enjambe la Neretva depuis 1566 et qui fut complètement détruit par les bombardements croates en 1993 et reconstruit à l’identique en 2004. Ici, encore plus qu’ailleurs depuis la frontière, nous retrouvons l’atmosphère que nous avons déjà goûté en Turquie. Ce goût d’orient se retrouve autant dans l’architecture des vieilles mosquées que sur le menu des «très nombreux» restaurants.
La magnifique ville moyenâgeuse des deux côtés de la rivière a malheureusement été transformée en un vrai souk aux babioles fabriquées en Chine. Les anciennes boutiques de dinandiers, selliers et tisserands ont été, pour la plupart, envahies par ces marchands d’illusions. Il nous aura fallu chercher ardemment pour retrouver quelques artisans travaillant encore au fonds de leur petite boutique. Heureusement, de nombreux édifices ont été restaurés depuis la guerre et nous avons pu en apprécier l’architecture malgré cet envahissement commercial.
Un rare artisan devant sa petite boutique |
Mostar rive gauche (musulmans) |
Mostar rive droite (chrétiens) |
Camping-car
Sans le savoir, nous nous sommes arrêtés du côté chrétien de la Neretva (rive droite) dans un vaste stationnement réservé principalement aux nombreux autobus touristiques. Ce stationnement est très bien aménagé et sécurisé au pied d’un immense campanile et d’une vaste et récente église catholique. Nous y avons passé la nuit sans problème. Nous avons compris le lendemain matin que ce stationnement appartenait sans doute au monastère voisin de l’église et qu’il avait été aménagé dans l’ancien cloître. Face à nous, sur l’édifice du monastère entièrement restauré, les impacts de balles et de mortiers ont été laissés en guise de souvenir des combats meurtriers de 1993. Vous aurez donc compris que la rive gauche de la Neretva est musulmane.
Impressionnant comme place et pays.!! Ou est çe que vous êtes rendue maintenant?
RépondreEffacerDaniel