dimanche 20 décembre 2015

Terre promise

Au départ d’Essaouira, nous avons emprunté la route côtière en direction du sud. Après avoir traversé une région boisée et plutôt morne, la route nous a fait déboucher depuis un haut plateau sur l’océan. Sous un soleil éclatant, la mer d’un bleu foncé vient s’échouer avec fracas sur la côte hachurée en un spectacle éblouissant pour les yeux. Ce sera le début d’une suite de vues saisissantes sans fin, obligeant notre regard à alterner entre la montagne ocre, le sable fin et l’écume blanche des vagues sur fond bleu. À la vue de ce décor naturel évoquant les forces de la nature, je n’ai pu faire autrement que de me remémorer les longs vols décrits par les pilotes de l’aéropostale qui ont longé ces côtes dans les années vingt.

En parcourant cette région, un peu comme Moïse, nous avons eu l’impression de découvrir la terre promise. L’évocation de cette saga de l’Ancien Testament nous rappelle les décors semi-désertiques que nous découvrons à notre arrivée à Taghazoute à quelque 20 kilomètres au nord d’Agadir.

 Taghazoute

Nous avions rencontré sur les quais à Algésiras lors de notre traversée vers le Maroc un couple de Belges, Arlette et Michel, qui nous avaient fortement recommandé un camping à proximité du village de Taghazoute, le camping Terre d’Océan. Sachant que nous les y trouverions, ce fut notre choix pour nous poser pour quelques jours. C’était sans compter sur le décor que nous allions y découvrir. Perché en flanc de colline, ce camping admirablement bien tenu domine la mer et une superbe plage fréquentée par des surfeurs venus de partout. Taghazoute est un «spot», en langage de surf, connu mondialement. De plus, le camping est adossé à la montagne où une piste nous mène vers des villages berbères que nous découvrirons pendant notre séjour en pratiquant le trekking sur les petites routes de terre et de pierre à partir du camping.


Maison traditionnelle

Chantal sur la piste

Bergère au champ

Arlette et Michel
Parmi les défis qui nous attendent dans la poursuite de la découverte de cette magnifique région, il y a celui de l’état des routes à l’extérieur des grands axes. Après nous être renseignés auprès des camping-caristes, vétérans du Maroc, nous avons décidé de louer une voiture pour partir à la découverte d’une région nommée la vallée du paradis située dans la montagne à l’est d’Agadir. Nous avons donc, en compagnie de nos amis belges, parcouru une centaine de kilomètres sur des routes bitumées somme toute très praticable, mais parfois trop étroite pour laisser passer le camping-car. Nous avons sillonné une fantastique région de vallées et de canyons aux parois ocre, traversée par des rivières à sec (oued). 

De petites agglomérations  situées pour la plupart au fond de ces vallées sont entourées de palmeraies verdoyantes. Quel contraste avec l’environnement semi-désertique parsemé d’arganiers et d’oliviers sauvages ! Le décor, à certains moments, nous rappelle le désert du Nevada et le grand canyon américain. Nous croisons régulièrement des marcheurs qui vont d’un village à l’autre ou encore des paysans à dos de mulet revenant de leurs champs vers le village le plus près. De petites fourgonnettes usées par le temps et par le soleil servent au transport des personnes entre les villages et en direction de la nationale où les personnes désirant se rendre à Agadir ou ailleurs peuvent attraper un bus ou encore un grand taxi. Il faut voir le nombre de passagers à bord et les ballots de marchandise sur la toiture, tout un exploit.
Village entouré d'une palmerais

Parois d'un canyon

Grottes naturelles

Petite fourgonnette de transport de passagers

Société

Il y a quelques mois, le hasard a fait que j’ai été mis en contact numérique avec Paul Roux, camping-cariste québécois et carnettiste talentueux. Le hasard a également fait que Paul semble partager la même philosophie du voyage que moi et sans doute la même philosophie de vie en fin de compte. Lui et sa compagne voyagent en Amérique et nous qui voyageons en Europe et en Afrique pour le moment. De plus, Paul semble faire à bord de son autocaravane exactement le même circuit en Floride que nous avons fait Chantal et moi en 2010. Je vous invite donc à consulter régulièrement «Les carnets de Paul Roux» pour en apprendre plus sur ses voyages et ses états d’âme présentés de manière fort humoristique.


Chronique camping-car

Depuis notre arrivée au Maroc, nous avons modifié nos habitudes d’approvisionnement. Il existe quelques chaînes de surpermarchés, mais les produits européens sont hors de prix. Nous nous limitons donc au strict nécessaire et nous fréquentons de plus en plus les petits boutiquiers pour nous approvisionner en fruits et légumes, pain et autre denrées essentielles. Mangers local devient, au fur et à mesure que nous découvrons le pays, notre devise. Quel plaisir de réapprendre à écosser les petits pois et à nettoyer les gigantesques carottes pour les débarrasser de la terre de jardin. C’est la saison des clémentines et des grosses oranges juteuses dont nous abusons à des prix déjouant toute concurrence. La spécialité du village voisin Tamri est la culture de petites bananes jaunes savoureuses. Les pêcheurs viennent nous offrir tous les matins du poisson frais et parfois des homards. Manger frais et manger sainement en prenant le temps de préparer nos copieux repas fait partie des plaisirs retrouvés, particulièrement ici au sud du Maroc.


Chantal se joint à moi pour vous souhaiter un merveilleux Noël.

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