jeudi 12 novembre 2015

Lisbonne et plus

Près de deux semaines se sont écoulées depuis ma dernière communication. Après avoir toujours été sur les traces des Templiers en début de semaine dernière, nous avons fait un arrêt de plusieurs jours afin de visiter Lisbonne. Évidemment, visiter une grande ville avec ses différents quartiers, ses nombreux monastères et musées, requière beaucoup d’énergie et de longues journées épuisantes. Ceci expliquant mon retard à communiquer.





Alcobaça

Notre troisième et dernière escale sur cette route de la quête du Graal fut le monastère cistercien d’Alcobaça. Une autre extraordinaire construction datant des débuts du royaume du Portugal. L’abbaye fut fondée par l’ordre de saint Bernard de Clairvaux en 1152. Évidemment, du bâtiment original rien ne subsiste ou presque puisque des transformations ont été apportées au cours des siècles. Nous avons particulièrement apprécié les cuisines aménagées au XVIIIe entièrement couvertes de tuiles où trône sur trois étages la plus grande hotte de foyer que nous n’ayons jamais vu. 

Nazaré

De retour sur la côte atlantique, nous prenons une pause à Nazaré, un ancien village de pêcheur maintenant devenu une station balnéaire. Le marché traditionnel qui se tient tous les matins est sûrement un des plus beaux que nous ayons vu jusqu’à maintenant. Les producteurs et les pêcheurs locaux viennent offrir leurs produits aux femmes qui pour la plupart portent toujours leur coiffe traditionnelle composée d’un foulard savamment fiché autour de leurs cheveux. Magnifique spectacle des plus colorés. La question demeure toujours la même. Est-ce la dernière génération à porter ces signes de traditions qui semblent se perdre ?

Lisbonne


Contrairement à notre habitude, nous avons décidé d’établir notre quartier général au camping municipal à partir duquel nous pouvions facilement rejoindre les différents quartiers de la ville grâce à un excellent système de transport en commun composé d’autobus, de trains, de tramways, de funiculaires, d’un réseau de métro souterrain et même d’un ascenseur historique (Santa Justa) permettant de rejoindre la ville haute (bairro alto) depuis le quartier de Baixa.

Je vous épargnerai le récit détaillé des quatre jours de visite que nous avons effectuée pour vous citer que quelques merveilles qui ont attiré prioritairement notre attention.

Le monastère des Jerónimo

Vous avez sans doute retenu de nos descriptions précédentes que l’architecture, l’architecture ancienne et plus particulièrement l’architecture religieuse nous passionnaient. Ici, l’église et son cloître sont à nos souvenirs quelque chose d’exceptionnel et même de jamais vu. L’église comparable à une cathédrale gothique est portée par six colonnes octogonales entièrement sculptées de motifs végétaux. On dit du cloître quant à lui qu’il est sûrement un des plus beaux et peut-être le plus beau du monde. Dans cette église repose Vasco de Gama, grand navigateur portugais qui établit les premiers comptoirs de commerce en Inde au temps de Christophe Colomb.

Le musée des carrosses

Exposés dans des bâtiments tout neufs, ces carrosses sont de véritables oeuvres d’art. Que ce soit pour la monarchie portugaise ou pour les dirigeants de l’église, rien ne pouvait restreindre le luxe de ces véhicules qui devaient représenter le pouvoir et la richesse de leur propriétaire. À voir ces extravagances, on peut comprendre que des révolutions furent fomentées contre la royauté et l’église dans plusieurs pays. À quand la révolution contre la concentration du capital et ses extravagances? diront certains!

La tour de Belém


Il m’était impossible de ne pas mentionner la tour de Belém, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme un chef-d’oeuvre architectural. Construite au début du XVIe, cette tour marqua principalement le pouvoir naval du Portugal à cette époque où les marins sillonnaient les mers du monde à la découverte de nouvelles terres. Entièrement restaurée, elle éclate de blancheur en bordure du Tage.






À proximité de la tour, Chantal a trouvé sa nouvelle idée afin d’implanter un réseau de «food trucks» miniatures au Québec!!!

Je passe sous silence, le musée d’art ancien et ses superbes peintures des XIVe et XVe, le musée de l’Azujelos avec ses carreaux décoratifs évoquant la vie quotidienne aux XVIIe et XVIIIe. Une gigantesque fresque illustrant la ville de Lisbonne juste avant le tremblement de terre de 1755 qui détruisit une grande partie de la ville et de ses innombrables édifices religieux a retenu notre attention.

En résumé, Lisbonne est une ville agréable, remplie de surprises et nous sommes convaincus qu’un deuxième séjour prolongé nous permettrait de découvrir beaucoup plus.

Cabo Espichel

Après cinq jours intensifs de ville, nous avons éprouvé un besoin de tranquillité et de grand air. C’est pourquoi nous nous sommes dirigés au Cabo (cap) Espichel. Dès notre arrivée, nous avons ressenti un sentiment de bout du monde. Une petite route sinueuse serpentant pendant quelques dizaines de kilomètres à travers une morne pleine parsemée de petites bourgades nous a menés à un parc national, un phare et un ancien monastère perché sur une falaise dominant les vagues de l’Atlantique. La solitude recherchée nous l’avons trouvée, car nous étions le seul et unique camping-car à passer la nuit dans le stationnement du monastère. Malheureusement, pendant la nuit de jeunes fêtards sont venus parader avec leurs bolides bruyants et pétaradants ce qui a grandement perturbé notre sommeil. Au réveil, sous le soleil levant, nous avons découvert un réel paradis naturel.
De hautes falaises dominant l’océan, le phare et le monastère abandonné sont de véritables havres de paix. Ce site est fréquenté depuis le moyen-âge par des pèlerins venant vénérer la Vierge des pêcheurs. L’église de style baroque a été entièrement restaurée et est encore le rendez-vous des croyants.

Évora

Notre guide bleu nous a suggéré de visiter cette ville située à l’est en direction de l’Espagne. Cette balade d’une centaine de kilomètres nous a permis de traverser une large plaine où l’agriculture domine. Entre vignobles, élevage de boeuf et culture d’arbres fruitiers, une multitude de petits villages ont parsemé notre route jusqu’à cette ancienne ville royale et universitaire qui fut détrônée au moment où les jésuites furent forcés de quitter le pays en 1759. Véritable ville-musée, de nombreuses surprises nous attendent. Un temple romain datant du IIe siècle domine le point le plus haut de la ville. Mais c’est l’ancienne ville avec ses ruelles et ses hautes maisons moyenâgeuses qui donnent vraiment à la ville son cachet si particulier.

Concernant l’aire de camping-car, ce sera un point moins romantique, car nous dormirons deux nuits sur le stationnement d’un supermarché qui offre les services d’eau et de vidange à proximité dans la nouvelle ville.

Social

Source : Monastère Sainte-Catherine, VIe siècle, Sinaï, Égypte
Nous avons croisé une personnalité de la télévision québécoise dans la sacristie d’une église de l’époque baroque à Lisbonne. À vous de deviner de qui il s’agit!


Chronique camping-car

Depuis que nous voyageons dans les divers pays d’Europe, nous n’avons à peu près jamais croisé de camping-cars portugais. Sauf qu’au Portugal ils sont relativement nombreux à sillonner les routes de leur pays, principalement les week-ends. Lors de notre passage sur l’aire de camping-car de Malfra, au nord de Lisbonne, géré par le club de camping-caristes de la région, le président me disait que son club regroupait 350 membres actifs. À la question ; pourquoi ne voyons-nous jamais de camping-car immatriculés au Portugal à l’extérieur du pays? La réponse fut relativement vague. Il s’agit peut-être d’une question de langue ou d’habitude culturelle. Nous trouverons peut-être la réponse avant la fin de notre voyage.

Bonne semaine.

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