jeudi 31 décembre 2015

Maroc et nature

Puisque nous nous trouvons très confortables au camping Terre d’Océan à Taghazoute, nous avons décidé de prolonger notre séjour pour la période des fêtes.

Ici, tout est nature.
Le camping est composé de plusieurs plateformes aménagées en flanc de montagne, ce qui fait que nous avons à l’ouest une vue plongeante sur l’océan Atlantique et sur les vagues qui viennent se briser sur les rochers 90 mètres plus bas. Derrière nous, à l’est, la montagne de calcaire domine l’environnement du haut de ses 400 mètres. Dans l’ensemble, le paysage est passablement aride et parsemé d’arganiers et d’arbustes verdoyants, même en cette période hivernale.

Une piste rocailleuse en lacet nous permet d’atteindre les habitations et le petit village qui trône au sommet de cette montagne. Un peu partout, des troupeaux de chèvres surveillés par des enfants ou de jeunes adultes broutent cette végétation parsemée. Quelques groupes de nomades ont établi leur campement sommaire sur la partie des collines où il n’y a pas d’habitation.

Arganiers
Chantal et moi prenons de longues marches dans ces collines rocailleuses où nous rencontrons que rarement et souvent de loin des habitants de la région qui sont toujours contents de nous saluer.

Tous les matins, systématiquement, le soleil se lève un peu tardivement au-dessus des collines pour disparaître directement devant nous dans la mer en fin de journée. Il y a quelques jours, c’était pleine lune. Ainsi, bien avant que le soleil plonge dans la mer, la lune apparaît rayonnante derrière la colline. Le cycle sans fin de l’univers prend ici une saveur dont nous nous délectons à satiété. Nous ne nous privons pas du plaisir de voir cette même lune plonger dans l’océan au petit matin.
Le soleil se couche
Coucher de lune








Société


Nos explorations dans les collines, en plus du plaisir de découvrir une nature   sauvage nous ont confrontés à une réalité qui malheureusement afflige le Maroc entier, à savoir la pollution des paysages urbains et ruraux par le plastique des sacs multicolores et des bouteilles d’eau. En effet, les torrents d’eau qui déferlent des montagnes lors des rares pluies entraînent avec eux des quantités importantes de ces rebuts disséminés un peu partout près des habitations. On nous dit que le pays a adopté une politique de bannissement de l’usage des sacs de plastique à l’instar de nombreux pays afin de contrer ce fléau multicolore à compter de 2016. En ce qui concerne les bouteilles de plastique, la solution n’est pas évidente. Une simple consigne, même modeste, en plus de donner quelques revenus à des personnes pauvres, permettrait sûrement de réduire considérablement le nombre des bouteilles qui se retrouvent dans la nature.
Chantal se joint à moi pour vous souhaiter une année 2016 remplie de bonheur, de santé et surtout de paix.

dimanche 20 décembre 2015

Terre promise

Au départ d’Essaouira, nous avons emprunté la route côtière en direction du sud. Après avoir traversé une région boisée et plutôt morne, la route nous a fait déboucher depuis un haut plateau sur l’océan. Sous un soleil éclatant, la mer d’un bleu foncé vient s’échouer avec fracas sur la côte hachurée en un spectacle éblouissant pour les yeux. Ce sera le début d’une suite de vues saisissantes sans fin, obligeant notre regard à alterner entre la montagne ocre, le sable fin et l’écume blanche des vagues sur fond bleu. À la vue de ce décor naturel évoquant les forces de la nature, je n’ai pu faire autrement que de me remémorer les longs vols décrits par les pilotes de l’aéropostale qui ont longé ces côtes dans les années vingt.

En parcourant cette région, un peu comme Moïse, nous avons eu l’impression de découvrir la terre promise. L’évocation de cette saga de l’Ancien Testament nous rappelle les décors semi-désertiques que nous découvrons à notre arrivée à Taghazoute à quelque 20 kilomètres au nord d’Agadir.

 Taghazoute

Nous avions rencontré sur les quais à Algésiras lors de notre traversée vers le Maroc un couple de Belges, Arlette et Michel, qui nous avaient fortement recommandé un camping à proximité du village de Taghazoute, le camping Terre d’Océan. Sachant que nous les y trouverions, ce fut notre choix pour nous poser pour quelques jours. C’était sans compter sur le décor que nous allions y découvrir. Perché en flanc de colline, ce camping admirablement bien tenu domine la mer et une superbe plage fréquentée par des surfeurs venus de partout. Taghazoute est un «spot», en langage de surf, connu mondialement. De plus, le camping est adossé à la montagne où une piste nous mène vers des villages berbères que nous découvrirons pendant notre séjour en pratiquant le trekking sur les petites routes de terre et de pierre à partir du camping.


Maison traditionnelle

Chantal sur la piste

Bergère au champ

Arlette et Michel
Parmi les défis qui nous attendent dans la poursuite de la découverte de cette magnifique région, il y a celui de l’état des routes à l’extérieur des grands axes. Après nous être renseignés auprès des camping-caristes, vétérans du Maroc, nous avons décidé de louer une voiture pour partir à la découverte d’une région nommée la vallée du paradis située dans la montagne à l’est d’Agadir. Nous avons donc, en compagnie de nos amis belges, parcouru une centaine de kilomètres sur des routes bitumées somme toute très praticable, mais parfois trop étroite pour laisser passer le camping-car. Nous avons sillonné une fantastique région de vallées et de canyons aux parois ocre, traversée par des rivières à sec (oued). 

De petites agglomérations  situées pour la plupart au fond de ces vallées sont entourées de palmeraies verdoyantes. Quel contraste avec l’environnement semi-désertique parsemé d’arganiers et d’oliviers sauvages ! Le décor, à certains moments, nous rappelle le désert du Nevada et le grand canyon américain. Nous croisons régulièrement des marcheurs qui vont d’un village à l’autre ou encore des paysans à dos de mulet revenant de leurs champs vers le village le plus près. De petites fourgonnettes usées par le temps et par le soleil servent au transport des personnes entre les villages et en direction de la nationale où les personnes désirant se rendre à Agadir ou ailleurs peuvent attraper un bus ou encore un grand taxi. Il faut voir le nombre de passagers à bord et les ballots de marchandise sur la toiture, tout un exploit.
Village entouré d'une palmerais

Parois d'un canyon

Grottes naturelles

Petite fourgonnette de transport de passagers

Société

Il y a quelques mois, le hasard a fait que j’ai été mis en contact numérique avec Paul Roux, camping-cariste québécois et carnettiste talentueux. Le hasard a également fait que Paul semble partager la même philosophie du voyage que moi et sans doute la même philosophie de vie en fin de compte. Lui et sa compagne voyagent en Amérique et nous qui voyageons en Europe et en Afrique pour le moment. De plus, Paul semble faire à bord de son autocaravane exactement le même circuit en Floride que nous avons fait Chantal et moi en 2010. Je vous invite donc à consulter régulièrement «Les carnets de Paul Roux» pour en apprendre plus sur ses voyages et ses états d’âme présentés de manière fort humoristique.


Chronique camping-car

Depuis notre arrivée au Maroc, nous avons modifié nos habitudes d’approvisionnement. Il existe quelques chaînes de surpermarchés, mais les produits européens sont hors de prix. Nous nous limitons donc au strict nécessaire et nous fréquentons de plus en plus les petits boutiquiers pour nous approvisionner en fruits et légumes, pain et autre denrées essentielles. Mangers local devient, au fur et à mesure que nous découvrons le pays, notre devise. Quel plaisir de réapprendre à écosser les petits pois et à nettoyer les gigantesques carottes pour les débarrasser de la terre de jardin. C’est la saison des clémentines et des grosses oranges juteuses dont nous abusons à des prix déjouant toute concurrence. La spécialité du village voisin Tamri est la culture de petites bananes jaunes savoureuses. Les pêcheurs viennent nous offrir tous les matins du poisson frais et parfois des homards. Manger frais et manger sainement en prenant le temps de préparer nos copieux repas fait partie des plaisirs retrouvés, particulièrement ici au sud du Maroc.


Chantal se joint à moi pour vous souhaiter un merveilleux Noël.

lundi 14 décembre 2015

Le Maroc Atlantique, de Asilah à Essaouira

Nous terminons une semaine très active. Bien sûr, nous entrons tout doucement dans le mode de vie marocain et laissons tout aussi lentement le mode de vie européen derrière nous. Nous réalisons nos premiers achats au marché dans les petits villages auprès des cultivateurs qui nous offrent des produits frais. Évidemment, nous optons pour les grandes surfaces pour nous approvisionner en viande et autres produits d’importation non disponibles dans les souks. Il faudra sûrement  encore quelques semaines pour découvrir toutes les subtilités de la négociation ce qui devrait nous permettre de nous défaire de cette impression de toujours nous faire avoir!

Du côté conduite automobile, il faut faire preuve d’extrême prudence autant dans les villes et villages que sur les routes secondaires et nationales que nous empruntons la plupart du temps. Piétons, ânes, charrettes, moutons, boeufs sont autant d’obstacles imprévisibles dans les campagnes. En ville, ce sont les automobilistes et particulièrement les  milliers de taxis qui sont imprévisibles. Notre stratégie demeure toujours la même, conduire lentement mais sûrement. Ne jamais hésiter et au pire toujours donner priorité. Ainsi, malgré les mimiques et autres onomatopées de Chantal, nous avons réussi à nous rendre jusqu’à Essaouira sans encombre.

Rabat

Après avoir fait une escale à Larache et contourné Kénitra, nous avons fait escale à Rabat, la capitale. Grâce aux informations recueillies à différentes sources, nous avons établi notre bivouac dans un parking gardé au pied de la casbah (citadelle) et en face de la médina (vieille partie musulmane de la ville), en bord de mer.

Notre plus récentes visite en pays musulman (Tunisie) date déjà de quelques années. C’est  donc avec un sentiment de découverte et d’étrangeté que nous nous sommes immergé dans cet univers tellement différent de l’Occident.
Première surprise, un habitant de la casbah nous invite à visiter sa maison qu’il a récemment entièrement restauré selon le style original à son retour au pays après avoir travaillé quarante ans en France.

La médina tant qu’à elle est bien conforme à nos souvenirs de Tunisie. Bourdonnement de la ruche d’abeilles des résidents qui y font leur emplettes quotidiennes ou encore y viennent afin de socialiser avec les boutiquiers et les artisans. Le tout se déroule sous l’oeil vigilent du muslim qui régulièrement, du haut-parleur de sa mosquée, fait l’appel à la prière.

Rabat c’est aussi la ville royale avec ses grands boulevards et une modernité certaine. Malgré ces apparats royaux, nous sentons le calme relatif de la cité qui sans doute, à l’image des autres capitales du monde, se veut un lieu de beauté et de sécurité exemplaire.

Casablanca 

Sur recommandation de plusieurs Marocains et aussi de visiteurs, notre centre d’intérêt pour la capitale économique du Maroc était la grande mosquée Hassan II. Pour une raison qui nous échappe toujours, notre GPS nous a fait traverser la ville du nord au sud alors qu’il existe une route de contournement qui nous aurait menés directement à la Grande Mosquée.

La circulation de cette ville est assez chaotique. Une seule recommandation à tous les futurs visiteurs, étudiez bien votre parcours optimal avant d’aborder la ville, ou encore stationnez à l’extérieur et laissez-vous conduire à destination. Après quelques sueurs froides, nous avons finalement atteint notre but et avec facilité nous avons stationné le camping-car juste en face à  quelques mètres de la mosquée.
 
Les qualificatifs pour décrire ce chef-d’oeuvre architectural sont nombreux. Gigantesque,  monumental, unique en sont quelques-uns. Il est difficile de croire qu’un tel monument ait pu être construit en si peu de temps, par autant d’artisans et avec une complexité si énorme. Deux mille cinq cents ouvriers et dix mille artisans y ont travaillé pendant six ans. Le résultat est fabuleux. Tout nous a impressionnés, mais la surprise non planifiée fut celle du toit ouvrant laissant pénétrer la lumière du soleil sur l’immense salle de prière pouvant accueillir vingt-cinq mille personnes. Tout est superlatif dans cet ensemble comprenant la mosquée, des salles d’ablution, des hammams, des bains turcs, un centre de conférence, une bibliothèque et encore plus.

El Jadida 

El Jadida et Azemmour que nous avons visité la même journée sont d’anciennes cités fortifiées portugaises. Les murs ont été restaurés à différentes époques, mais les bâtiments des casbahs sont peu ou pas remis en état. Il est intéressant d’arpenter ces anciennes enceintes et de voir la vie quotidienne des populations habitant ces vieilles villes. Un attrait important à El Jadida est la citerne de la casbah, cependant elle était fermée pour restauration. Il est toujours surprenant de voir les vestiges des églises de style baroque dans une ville essentiellement musulmane.



Oualidia

Les paysages maritimes le long de la route  côtière après Casablanca sont époustouflants. Les falaises abruptes de terre rouge bloquent les attaques énergiques de l’Atlantique. La forte houle provenant de la haute mer vient se briser avec fracas à la base de ces falaises. De là se dégage une impression de force et de puissance inégalable. C’est donc au détour de cette route perchée au haut de la falaise  que nous découvrons la magnifique lagune d’Oualidia. Difficile de ne pas penser aux pilotes de l’aéropostale qui ont survolé ces côtes, naviguant à vue vers le Sahara.Cette petite ville balnéaire avec ses nombreuses copropriétés, ses restaurants réputés, sa magnifique plage de sable fin nous a suffisamment séduites pour que nous nous y arrêtions deux jours consécutifs. Elle avait également conquis le précédent Roi du Maroc qui y avait fait construire un palais qui est toujours gardé par la troupe.

Safi

Four traditionnel
Toujours sur la côte, la ville de Safi est réputée pour ses artisans potiers. Nous nous sommes donc arrêtés à proximité de la vieille médina juste en face de la colline où sont regroupés depuis toujours les artisans potiers. Un aimable personnage nous a fait visiter la colline où nous avons pu voir le processus de fabrication de ces poteries dans divers ateliers incluant la cuisson dans les fours  traditionnels au bois et un four moderne au gaz. Au terme de la visite, nous avons eu à subir un tir barré d’arguments pour forcer la vente de pièces artisanales dans une supposée coopérative. Cette expérience déplaisante qui s’est poursuivie dans la médina située juste en face et jusqu’au stationnement pourrait s’expliquer par l’absence chronique de touristes (voir la chronique société ci-dessous).

Cimetière des potiers
Au sortir de la ville, nous avons parcouru une route parsemée d’usines de transformation de la sardine. Ces immenses bâtiments en face desquels des dizaines de travailleuses en habit de travail imperméables prenaient leur pause-repas, et d’où s’échappaient des rubans de fumées de vapeur nous préparaient sans doute à ce que nous allions découvrir quelques kilomètres plus loin. En effet, nous avons traversé sur plusieurs kilomètres une zone portuaire et industrielle immensément importante (traitement de la bauxite), d’où s’échappaient des fumées et des gaz qui couvraient le soleil pour ne laisser filer qu’un halo blanc comparable à ce que j’ai souvent vu en Chine. Au sortir d’un atelier de potier dont les méthodes de travail n’ont pas changé depuis des siècles puis être confronté à un hypercomplexe industriel quelques kilomètres plus loin est pour le moins déroutant. Déroutante également est la route de Safi à Issaouira. Le guide Michelin nous avait prévenus que pour parcourir les 125 kilomètres il fallait trois heures en raison de l’état dégradé de la route. En effet, la route est toujours dégradée et de plus, puisque nous étions vendredi, une grande quantité de paysans voyageaient à bord de leur charrette tirée par un âne ou sur un âne ou encore à pied pour se rendre ou revenir de la mosquée. La route fut longue, mais tellement pittoresque.

Essaouira 

Depuis longtemps, nous rêvions de découvrir la blanche Essaouira. Nous avons trouvé un petit camping  confortable en bordure de la ville et nous nous y sommes installés pour quelques jours. Évidemment, la ville est touristique et une partie de sa médina a été squattée par de petits hôtels de charme aménagés dans des Riad, des restaurants et des boutiques  destinés aux touristes. Il demeure toujours une grande partie de la médina fréquentée par la population avec son souk, ses mosquées et même ses vieilles synagogues.

Le port de pêche est très actif. Les pêcheurs vendent leur poisson à la criée et de nombreux cuisiniers font griller le poisson à la demande.

En cette saison, les touristes sont peu nombreux, mais les résidents fréquentent la  médina et le port afin de s’approvisionner,  particulièrement en ce dimanche, jour de congé consacré à la famille.

Société

Partout où nous sommes passés jusqu’à maintenant, les commerçants se plaignent de l’absence des touristes. Nous ne connaissons pas les statistiques exactes, mais il semble bien qu’en raison des attentats de Paris et de la menace terroriste le pays soit moins visité qu’à l’habitude. Jusqu’à maintenant, nous n’avons constaté aucune insécurité dans les villes et villages visités. Seulement à Rabat, capitale et ville royale, nous avons pu observer des mesures de sécurité accrues et rassurantes.


À bientôt.

dimanche 6 décembre 2015

Dernière étape en Espagne... puis le Maroc

Au dernier moment, nous avons décidé de faire une escale à Séville avant de rejoindre Algésiras pour prendre le traversier pour le Maroc.

Séville

Après avoir fouillé la toile, nous avons trouvé une aire de camping-car à proximité du centre-ville de Séville, en bordure du Guadalquivir. Bon, l'endroit est un peu bizarre en pleine friche industrielle, mais c'est tranquille la nuit. Nous pouvons vidanger et faire le plein d'eau, il y a le WIFI et l'électricité et en dix minutes à vélo nous sommes Plaza de Espagna.

Cette ville ne nous était pas totalement inconnue pour y avoir fait une escale d'une journée en janvier 2012. Mais nous avions une furieuse envie de la revoir tranquillement. Cette ville qui nous avait laissé un si merveilleux souvenir.

Nous sommes ici en Andalousie et cela paraît. En premier lieu, il y a l'architecture mudéjare, héritage du passage prolongé des Maures que les Rois Catholiques ont décidé d'intégrer à l'architecture européenne lors de la reconquête au XVe.

L'élément le plus flamboyant est sûrement le clocher de la cathédrale «Geronimo» qui est en fait la reconversion du minaret de la grande mosquée. La cathédrale elle-même a été construite selon les préceptes de l'architecture gothique tout en conservant sur son flan le minaret et le patio couvert d'orangers dont la fonction était de conserver la fraîcheur et d'embaumer les fidèles à la sortie de la prière.

La seconde pièce d'architecture majeure ayant conservé son style de l'époque musulmane est l'Alcazar ou le palais des rois. Une splendeur en matière d'aménagement et de fonctionnalité, le palais est entouré de magnifiques jardins existants à la période mudéjare ou réaménagé par les Rois Catholiques. La famille royale d'Espagne y a encore ses appartements privés.

Séville c'est aussi une pièce de l'histoire de la découverte et de la colonisation de nombreux pays d'Amérique du Sud et d'Asie. Nous avons d'ailleurs visité l'édifice où sont conservées les archives de cette époque. Des centaines de milliers de manuscrits décrivant en détail les expéditions, le commerce et l'extraction des métaux précieux à l'aide des esclaves indigènes pour la plupart exterminés au cours des trois siècles où ces activités se sont tenues. C'est d'ailleurs avec cet or et cet argent provenant principalement des mines d'Amérique du Sud que les églises sont décorées et que les articles religieux maintenant faisant l'objet d'exposition ont été fabriqués entre le XVIe et le XIXe.

Séville c'est aussi; la vieille ville juive, ses ruelles piétonnes décorées pour Noël, ses grands boulevards   et son intéressant réseau de pistes cyclables.

Vous avez sans doute remarqué que nous avons beaucoup aimé cette ville.

Traversée au Maroc

Le point de rencontre des camping-cars avant de s'embarquer sur le traversier à Algésiras est le bureau de l'Agence Guterriez qui se charge de la vente des billets au meilleur prix et à la préparation des formalités d'enregistrement du camping-car auprès des douanes marocaines.

Nous dormons dans le stationnement d'un centre commercial après avoir fait le plein de victuailles et c'est à 6 heures du matin que nous démarrons en direction du port pour nous embarquer sur le traversier qui nous amènera à Tanger.

On nous avait prévenus que le passage des douanes serait un peu chaotique à notre arrivée à Tanger. Dans les faits, après quelques hésitations sur la direction et sur la procédure à suivre en moins d'une heure nous nous retrouvions sur l'autoroute en direction de l'Atlantique.

Nous avions déjà choisi de contourner Tanger afin de nous rendre dans une petite ville en bord de mer où nous savions qu'il nous était possible de passer une première nuit d'acclimatation. Ayant pris l'autoroute nous avons traversé une magnifique région agricole où les petits villages blancs sont juchés sur des collines verdoyantes.

Asilah

Station balnéaire fréquentée durant la belle saison, à cette époque de l'année c'est le calme plat, sauf à l'intérieur de sa médina où la vie quotidienne se déroule tranquillement au rythme de l'appel à la prière des mosquées environnantes.

Site d'une activité artistique intense en été, de nombreuses murales colorent la médina qui, elle-même, est parsemée d'ateliers d'artistes et de galeries présentant des oeuvres les plus diverses.

Nos premiers pas au Maroc sont hésitants, tout est si différent, mais nous sommes sûrs d'y découvrir des trésors qui viendront enrichir nos souvenirs de voyage. Déjà, nos quelques contacts avec la population d'Asilah nous ont réjouis.


À bientôt

mardi 1 décembre 2015

L'Algavre

La côte atlantique de l’Alentejan vers le sud est parsemée de belles plages. En matière architecturale, nous remarquons les premiers signes de l’héritage arabo-musulman par la forme des cheminées des maisons ressemblant à de petits minarets. Cependant, le paysage est assez morne, et les sites historiques ou naturels exceptionnels peu fréquents. Nous nous sommes donc rendus jusqu’à Sagres et à Cabo Sâo Vicente, la pointe occidentale extrême de l’Europe, en quelques jours.

Chantal au bout du monde au Cap Saint-Vincent
Nous éprouvons un sentiment bien spécial en regardant l’océan vers l’ouest sur ce bout du monde à partir des mêmes falaises où, sous l’influence de l’Infant Henri le Navigateur, Vasco de Gama partira à la découverte de l’Inde au XVe.

Bien que relativement protégée, la côte depuis Sagres jusqu'à Lagos, devient de plus en plus parsemée de villas et appartements de vacances. Il faut se rendre dans l'arrière-pays afin de retrouver les petits villages à l'architecture traditionnelle. Nous avons entre autres visité la très belle ville de
Forteresse de Silves

Le vieux pont de Silves
Silves avec sa magnifique forteresse érigée à l'origine par les Maures puis réaménagée lors de la reconquête. Jusqu’à Albufeira, les falaises rouge et ocre dominent la mer. Cependant, ces falaises sont dangereusement attaquées par l’érosion provenant des eaux de ruissellement. Des pluies abondantes et inhabituelles en début novembre ont occasionné des dégâts importants dans la région d’Albufeira où nous avons passé quelques jours.

Érosion des falaises sur la côte
Toute la côte semble en dormance, car les complexes hôteliers, les villas et les copropriétés sont vides à cette époque de l’année. Seuls les retraités venus du nord écument la côte en profitant des plages désertes et du soleil toujours présent malgré des nuits fraîches avoisinant les 7 ou 8 degrés Celsius.

Nous profitons de nos derniers jours au Portugal à Vila Real de San Antonio avant de nous diriger vers l’Espagne et Algésiras afin de traverser au Maroc dans quelques jours. Nous avions planifié revisiter l’Andalousie, mais nous manquons de temps (ne riez pas!). Ce sera pour la prochaine fois.

Social

Pour communiquer avec nos voisins camping-caristes la langue est parfois un obstacle. Avec les Français, évidemment pas de problème, avec les Anglais non plus, la plupart des Hollandais parlent anglais. Malheureusement, il est beaucoup plus difficile de communiquer avec les Allemands qui pour la plupart sont unilingues. Ici au Portugal, la langue seconde est habituellement l'anglais bien que plusieurs personnes, surtout les plus âgés, comprennent le français.

Cette semaine, nous avons rencontré un sympathique couple bordelais, Martine et Jean, qui voyagent également avec leur camping-car plusieurs mois par année. Au cours du traditionnel apéro français, ils nous ont renseignés sur le Maroc qu'ils ont eu l'occasion de parcourir en tous sens. Excellent raconteur, Jean nous a également parlé de leur voyage en Turquie, dans les pays nordiques, en Thaïlande, au Vietnam, de leur prochain voyage en Grèce, de l'Italie, de la Croatie et j'en oublie.

Ce genre de rencontre est une réelle richesse pour nous.

Chronique camping-car

Aire de camping-car de PortiMao
Plusieurs aires de camping-car accueillent les voyageurs le long de la mer. Pour des prix variant entre 3 et 10 euros par jour en fonction des services requis (eau, vidange, électricité, WiFi), plusieurs s'installent pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Généralement bien situées à proximité des services et des villes, elles offrent le calme et la tranquillité particulièrement à cette époque de l'année.

Nous arrivons au terme de nos bouteilles de gaz françaises. Nous avons pu faire le plein de GPL à Boliqueime chez un fournisseur doté de l’adaptateur nécessaire.

À bientôt.