Notre appartement étant situé à une vingtaine de kilomètres de Malaga et à proximité de la station du train qui nous dépose en quelques minutes à l’entrée du coeur historique de la ville, nous sommes en mesure de faire de nombreuses escapades afin de découvrir la richesse culturelle de cette ville. Afin d’encourager la population à développer et maintenir sa fibre culturelle et sa connaissance de son histoire, la ville offre l’entrée gratuite dans tous les musées qui sont sous son autorité.
C’est ainsi que nous avons découvert, lors d’une promenade sur l’avenue principale bordée de magnifiques arbres plus que centenaires, mais quelque peu encombrée en raison des travaux occasionnés par le prolongement du métro, deux expositions offertes gratuitement au public et logées au rez-de-chaussée d’un immeuble public. C’est derrière d’immenses portes de bois habituellement fermées et qui contiennent les archives municipales que s’est dévoilée à nous l’exposition «Paysages et églises de Bratislava» qui regroupe des peintures et dessins représentant la ville à diverses époques ainsi que nombre de ses magnifiques églises. L’autre exposition accueille les oeuvres du peintre slovaque Alexander Godány.
De plus, après quelques visites au bureau touristique de la ville, Chantal a découvert que plusieurs musées de la ville offraient des entrées gratuites le dimanche. Nous avons donc entrepris de consacrer nos dimanches à ces visites.
Situé dans l’ancien bâtiment des douanes, qui fut récemment entièrement rénové, nous accédons au bâtiment par une entrée monumentale menant à un patio intérieur typique des bâtiments espagnols principalement en Andalousie. Cette architecture de style mauresque me rappelle celle de nombreux palais de Mexico City que j’ai découvert il y a quelques années ainsi que celle des maisons traditionnelles dans les casbahs du Maroc visitées il y a deux ans. Derrière l’austérité des façades, nous découvrons la douceur de vivre intérieure agrémentée de bassins d’eau, de fontaines et d’arbres dégageant à la fois ombre et doux parfums.
José Jiménez Aranda (1837-1903), Esclave à vendre, Seville vers 1892-1897, huile sur canevas. |
Ce musée présente à la fois une intéressante collection archéologique d’objets recueillis sur le territoire de la province de Malaga et une collection de peintures majoritairement de peintres natifs de la ville ou de paysages et de personnages de la ville à différentes époques.
Un nombre important de découvertes archéologiques dans la région de Malaga ont été faites vers le milieu du XIXe siècle. Plusieurs de ces objets ont été acquis par le Marquis Jorgue Loring Oyarzábal et son épouse, la Marquise Amalia Heredia Livermore. Jorgue Loring Oyarzábal était le fils d’un homme d’affaires américain qui s’établit dans la région au début du XIXe siècle afin de mettre en place une structure de commerce entre l’Espagne et les USA. Il fit sa fortune dans les mines, les chemins de fer, la finance et même dans le journalisme. Amalia Heredia Livermore était la fille du riche homme d’affaires et légendaire industriel Manuel Agustin Heredia. Tous les deux étaient passionnés d’archéologie, de littérature et de botanique et parmi les personnes les plus érudits de la bourgeoisie de Malaga. À terme, ils avaient créé dans leur domaine de campagne «La Conception» situé juste à l’extérieur de Malaga une des plus belles collections privées de toute l’Espagne. Malheureusement, après leur décès et la vente du domaine, de nombreux objets disparurent et pour les plus gros, furent laissés sur place. Un nombre important d’objets fut acheminé au Musée provincial d’archéologie de Malaga à son ouverture en 1947, ce qui fut l'embryon de l’actuelle collection du Musée de Malaga.
Le musée de l’automobile et de la mode.
C’est dans une tout autre perspective que nous avons visité ce musée. L’exposition, combinant le point de vue du design et de l’histoire, réunissant des marques de prestige comme Bugatti, Bently, Jaguar, Rolls-Royce, Ferrari, BMW et Hispano-Suza avec des créations de hautes coutures comme Chanel, Yves Saint-Laurent, Lanvin et Dior, est surprenante.
Confrontés à des intérieurs en cuir d’autruche, des insignes dessinés par Lalique, des tableaux de bord en nacre et bois précieux, des poignées en ivoire et en argent, combinés à des robes, manteaux et chapeaux de haute couture, nous avons passé des heures agréables à imaginer les personnages ayant vécu cette époque de luxe et de frivolité. La grande classe!