jeudi 6 octobre 2016

Du plat pays aux Ardennes


(Ces notes de voyage datent de quelques semaines)
Kinderdijk
Notre visite aux Pays-Bas s’achève. Difficile de tirer un bilan de cette courte visite. Pays à la fois moderne et hyperorganisé, ses dimensions et son étendue physique tellement restreintes nous ont causé un sentiment de manque d’espace vital, d’étouffement. Un peu comme un cheval qui aimerait se lancer au galop, mais que la clôture empêche de s’évader dans la campagne environnante. Les Néerlandais sont sympathiques, affables, polis et respectueux. Leur esprit est ouvert, ils ne craignent pas l’autre. À preuve leurs maisons aux grandes ouvertures donnant sur la rue, sans rideau révélant ainsi leur intérieur coquet et très souvent agrémenté d’oeuvres d’art et d’objets décoratifs variés. Contrairement à bien d’autres pays européens, dont la France, ils n’ont pas la fâcheuse habitude de se réfugier derrière de hauts murs et des volets fermés interdisant toute communication avec autrui. Cependant, ce n’est pas un pays à visiter en camping-car, du moins au sud. Les aires aménagées sont peu nombreuses et très chères comparativement aux autres pays européens. Il n’est pas étonnant de voir autant de camping-cars néerlandais (NL) sur les routes des autres pays! C’est compliqué et parfois impossible de visiter certaines villes en raison des règlements de stationnement. Il nous aura fallu prendre le train pour rejoindre des villes autrement impossibles à visiter en camping-car. Par ailleurs, c’est un cliché, ce pays est le royaume des pistes cyclables. Toute la circulation dans les villes et à la campagne est conditionnée par la présence et la préséance des vélos. Chaque fois que nous avons utilisé les nôtres, ce fut un ravissement de parcourir villes, villages et campagne, sans jamais avoir à affronter la circulation automobile. Il nous restera donc en mémoire de magnifiques paysages parsemés de moulins, de canaux et de bateaux de bois d’une autre époque, mais superbement entretenus.

Les oies volent vers le sud

À l’instar des voiliers d’oies qui nous survolent depuis une semaine, nous prenons la direction sud. Les nuits sont maintenant plus fraîches, la couleur de la lumière du jour s’est atténuée, les feuilles commencent à tomber. Tout ceci me rappelle la douceur des journées de septembre passées sur mon voilier sur le lac Champlain il y a quelques dizaines d’années où les oies blanches nous survolaient en direction de leurs lieux d’hivernage et qui me laissait rêveur d’un hiver dans les eaux Bahamiennes. Notre route de retour vers la France nous mènera vers les Ardennes Belge puis Française. Nous faisons un arrêt à Spa, car il est grand temps de prendre un peu de repos au centre thermal.

Spa

Le nouveau centre thermal 
Évidemment, la ville est à l’origine du mot qui désigne un grand bassin dans lequel on fait circuler rapidement de l’eau minérale sur des personnes pour effectuer un massage thérapeutique. La ville de Spa s’enorgueillit de ses nombreuses sources thermales et de son passé prestigieux où les grands de ce monde, comme le Tsar Pierre le Grand, s’y donnaient rendez-vous et la surnommaient le «café de l’Europe». Dans les faits, ce que nous y avons observé est quelque peu décevant. Bien sûr, le nouveau centre thermal ultramoderne construit sur la colline peut rivaliser avec bien d’autres centres que nous avons fréquentés en Europe, mais les vestiges de son glorieux passé restent dans un piteux état. Le casino, qu’on dit être un des plus vieux d’Europe et même du monde, ne recèle plus rien de cette grandeur passée (je n’ai jamais aimé les casinos). Les anciens bains thermaux construits majestueusement au centre de la ville en 1868 sont abandonnés, les carreaux brisés et aucun projet de restauration est visible. La galerie Léopold II inaugurée en 1878 au pied du funiculaire menant aux nouveaux thermes aurait besoin d’un sérieux coup de peinture et le parc d’un peu d’entretien comme plusieurs places et rues jonchées de détritus et de graffitis. En un mot, la belle aurait besoin d’un sérieux «face lift» pour retrouver sa fraîcheur d’antan.

Aire de camping-car

Il n’y a pas d’aire de camping-car à Spa. On nous a proposé de stationner en bordure de la route principale où le stationnement de nuit est toléré! Nous nous sommes rendus à Aywaille à 18 kilomètres de Spa pour trouver une aire de camping-car avec services en bordure de la rivière et à deux pas du centre du village.


Les Ardennes françaises

Comme un éperon rocheux français s’étant engouffré dans le territoire de la Belgique, les collines ardennaises sont flanquées de magnifiques forêts réparties de part et d’autre du fleuve La Meuse qui irrigue le territoire. La première ville que nous rencontrons en entrant en territoire français est Givet.

Givet

La forteresse de Givet vue de notre stationnement
de nuit au pied de la Meuse
La ville se situe de part et d’autre de La Meuse. Elle est surplombée par une forteresse édifiée par Charles Quint en 1555. Construite pour protéger les Pays-Bas espagnols, elle fut par la suite rattachée à la France en 1678. Malheureusement, il est impossible de la visiter en raison de sa vétusté. Peu de bâtiments anciens subsistent à Givet. Le plus bel exemple est sûrement le couvent des récollectines construit au XVIIe siècle et qui héberge la bibliothèque municipale.


Aire de camping-car

La ville a prévu une aire de camping-car à proximité du camping municipal. Étant hors saison, nous avons préféré dormir en bordure de La Meuse face à la ville.

Sur une centaine de kilomètres, nous avons suivi le parcours sinueux de La Meuse en direction de la champagne et de sa célèbre capitale, Reims.

Les Ardennes, c'est aussi le souvenir de la Grande Guerre 1914-1918. L'armée allemande et les armées alliées sont passées par là. À titre d'exemple, la ville de Haybes située en bordure de la Meuse où nous nous sommes arrêtés a été détruite.

Avant guerre
Après guerre
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