mercredi 18 novembre 2015

La côte atlantique au sud de Lisbonne

Déjà trois mois et demi que nous sommes en voyage. Il était temps de faire une pause afin de nous permettre de bien digérer tout ce que nous avons vu jusqu’à maintenant et de récupérer physiquement de tous les efforts consacrés quotidiennement à la logistique de notre vie de nomade et de touriste.

Nous avons découvert le coin et le climat idéal à une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne sur la côte atlantique. Nous nous sommes donc arrêtés à Porto Covo, un très joli village de villégiature de la région de l’Alentejo, déserté à cette époque de l’année, sauf par les camping-caristes retraités comme nous, qui sillonnent les routes du Portugal en provenance des pays européens du nord,  Allemands, Hollandais, Suédois, Français.

La côte est hachurée et parsemée de petites anses formant autant de plages à marée basse. Partout, il est possible de s’arrêter et de parcourir les sentiers au bord des falaises qui nous offrent des vues plongeantes sur la mer.

Au village, une aire de camping-car a été aménagée par la commune où nous pouvons vidanger et faire le plein d’eau fraîche. De nombreux petits restaurants et boutiques sont ouverts principalement le week-end à cette période de l’année.

L’avantage de la côte ouest est de pouvoir bénéficier de magnifiques couchers de soleil. La température avoisine les 23C le jour et 12 C la nuit, ce qui est parfait et approprié à notre style de vie. Comme nous avons la possibilité de stationner en bord de mer à cette époque de l’année, notre sommeil est bercé par le son des vagues venant se briser sur les falaises au rythme des marées. Que de beaux rêves nous faisons!

P.S. Nous sommes toujours aussi ravis de la gentillesse avec laquelle nous sommes reçus par les Portugais.

Chronique camping-car

Nous avons rencontré un couple hollandais assez original. En effet, monsieur a inventé une douche écologique utilisant un minimum d'eau chauffée par le soleil. Le seul inconvénient, le système s'installe à l'extérieur du véhicule, ce qui implique que le couple doit prendre sa douche dehors. Qu'à cela ne tienne, pour préserver leur intimité, monsieur a également inventé un support à parapluies ! Des personnes charmantes et originales, dont nous avons apprécié la rencontre.

À bientôt!





jeudi 12 novembre 2015

Lisbonne et plus

Près de deux semaines se sont écoulées depuis ma dernière communication. Après avoir toujours été sur les traces des Templiers en début de semaine dernière, nous avons fait un arrêt de plusieurs jours afin de visiter Lisbonne. Évidemment, visiter une grande ville avec ses différents quartiers, ses nombreux monastères et musées, requière beaucoup d’énergie et de longues journées épuisantes. Ceci expliquant mon retard à communiquer.





Alcobaça

Notre troisième et dernière escale sur cette route de la quête du Graal fut le monastère cistercien d’Alcobaça. Une autre extraordinaire construction datant des débuts du royaume du Portugal. L’abbaye fut fondée par l’ordre de saint Bernard de Clairvaux en 1152. Évidemment, du bâtiment original rien ne subsiste ou presque puisque des transformations ont été apportées au cours des siècles. Nous avons particulièrement apprécié les cuisines aménagées au XVIIIe entièrement couvertes de tuiles où trône sur trois étages la plus grande hotte de foyer que nous n’ayons jamais vu. 

Nazaré

De retour sur la côte atlantique, nous prenons une pause à Nazaré, un ancien village de pêcheur maintenant devenu une station balnéaire. Le marché traditionnel qui se tient tous les matins est sûrement un des plus beaux que nous ayons vu jusqu’à maintenant. Les producteurs et les pêcheurs locaux viennent offrir leurs produits aux femmes qui pour la plupart portent toujours leur coiffe traditionnelle composée d’un foulard savamment fiché autour de leurs cheveux. Magnifique spectacle des plus colorés. La question demeure toujours la même. Est-ce la dernière génération à porter ces signes de traditions qui semblent se perdre ?

Lisbonne


Contrairement à notre habitude, nous avons décidé d’établir notre quartier général au camping municipal à partir duquel nous pouvions facilement rejoindre les différents quartiers de la ville grâce à un excellent système de transport en commun composé d’autobus, de trains, de tramways, de funiculaires, d’un réseau de métro souterrain et même d’un ascenseur historique (Santa Justa) permettant de rejoindre la ville haute (bairro alto) depuis le quartier de Baixa.

Je vous épargnerai le récit détaillé des quatre jours de visite que nous avons effectuée pour vous citer que quelques merveilles qui ont attiré prioritairement notre attention.

Le monastère des Jerónimo

Vous avez sans doute retenu de nos descriptions précédentes que l’architecture, l’architecture ancienne et plus particulièrement l’architecture religieuse nous passionnaient. Ici, l’église et son cloître sont à nos souvenirs quelque chose d’exceptionnel et même de jamais vu. L’église comparable à une cathédrale gothique est portée par six colonnes octogonales entièrement sculptées de motifs végétaux. On dit du cloître quant à lui qu’il est sûrement un des plus beaux et peut-être le plus beau du monde. Dans cette église repose Vasco de Gama, grand navigateur portugais qui établit les premiers comptoirs de commerce en Inde au temps de Christophe Colomb.

Le musée des carrosses

Exposés dans des bâtiments tout neufs, ces carrosses sont de véritables oeuvres d’art. Que ce soit pour la monarchie portugaise ou pour les dirigeants de l’église, rien ne pouvait restreindre le luxe de ces véhicules qui devaient représenter le pouvoir et la richesse de leur propriétaire. À voir ces extravagances, on peut comprendre que des révolutions furent fomentées contre la royauté et l’église dans plusieurs pays. À quand la révolution contre la concentration du capital et ses extravagances? diront certains!

La tour de Belém


Il m’était impossible de ne pas mentionner la tour de Belém, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, comme un chef-d’oeuvre architectural. Construite au début du XVIe, cette tour marqua principalement le pouvoir naval du Portugal à cette époque où les marins sillonnaient les mers du monde à la découverte de nouvelles terres. Entièrement restaurée, elle éclate de blancheur en bordure du Tage.






À proximité de la tour, Chantal a trouvé sa nouvelle idée afin d’implanter un réseau de «food trucks» miniatures au Québec!!!

Je passe sous silence, le musée d’art ancien et ses superbes peintures des XIVe et XVe, le musée de l’Azujelos avec ses carreaux décoratifs évoquant la vie quotidienne aux XVIIe et XVIIIe. Une gigantesque fresque illustrant la ville de Lisbonne juste avant le tremblement de terre de 1755 qui détruisit une grande partie de la ville et de ses innombrables édifices religieux a retenu notre attention.

En résumé, Lisbonne est une ville agréable, remplie de surprises et nous sommes convaincus qu’un deuxième séjour prolongé nous permettrait de découvrir beaucoup plus.

Cabo Espichel

Après cinq jours intensifs de ville, nous avons éprouvé un besoin de tranquillité et de grand air. C’est pourquoi nous nous sommes dirigés au Cabo (cap) Espichel. Dès notre arrivée, nous avons ressenti un sentiment de bout du monde. Une petite route sinueuse serpentant pendant quelques dizaines de kilomètres à travers une morne pleine parsemée de petites bourgades nous a menés à un parc national, un phare et un ancien monastère perché sur une falaise dominant les vagues de l’Atlantique. La solitude recherchée nous l’avons trouvée, car nous étions le seul et unique camping-car à passer la nuit dans le stationnement du monastère. Malheureusement, pendant la nuit de jeunes fêtards sont venus parader avec leurs bolides bruyants et pétaradants ce qui a grandement perturbé notre sommeil. Au réveil, sous le soleil levant, nous avons découvert un réel paradis naturel.
De hautes falaises dominant l’océan, le phare et le monastère abandonné sont de véritables havres de paix. Ce site est fréquenté depuis le moyen-âge par des pèlerins venant vénérer la Vierge des pêcheurs. L’église de style baroque a été entièrement restaurée et est encore le rendez-vous des croyants.

Évora

Notre guide bleu nous a suggéré de visiter cette ville située à l’est en direction de l’Espagne. Cette balade d’une centaine de kilomètres nous a permis de traverser une large plaine où l’agriculture domine. Entre vignobles, élevage de boeuf et culture d’arbres fruitiers, une multitude de petits villages ont parsemé notre route jusqu’à cette ancienne ville royale et universitaire qui fut détrônée au moment où les jésuites furent forcés de quitter le pays en 1759. Véritable ville-musée, de nombreuses surprises nous attendent. Un temple romain datant du IIe siècle domine le point le plus haut de la ville. Mais c’est l’ancienne ville avec ses ruelles et ses hautes maisons moyenâgeuses qui donnent vraiment à la ville son cachet si particulier.

Concernant l’aire de camping-car, ce sera un point moins romantique, car nous dormirons deux nuits sur le stationnement d’un supermarché qui offre les services d’eau et de vidange à proximité dans la nouvelle ville.

Social

Source : Monastère Sainte-Catherine, VIe siècle, Sinaï, Égypte
Nous avons croisé une personnalité de la télévision québécoise dans la sacristie d’une église de l’époque baroque à Lisbonne. À vous de deviner de qui il s’agit!


Chronique camping-car

Depuis que nous voyageons dans les divers pays d’Europe, nous n’avons à peu près jamais croisé de camping-cars portugais. Sauf qu’au Portugal ils sont relativement nombreux à sillonner les routes de leur pays, principalement les week-ends. Lors de notre passage sur l’aire de camping-car de Malfra, au nord de Lisbonne, géré par le club de camping-caristes de la région, le président me disait que son club regroupait 350 membres actifs. À la question ; pourquoi ne voyons-nous jamais de camping-car immatriculés au Portugal à l’extérieur du pays? La réponse fut relativement vague. Il s’agit peut-être d’une question de langue ou d’habitude culturelle. Nous trouverons peut-être la réponse avant la fin de notre voyage.

Bonne semaine.

lundi 2 novembre 2015

Sur la trace des Templiers

Nous avons vécu la semaine qui se termine sur la tracee des moines-chevaliers templiers. 

Tomar

L'Ordre du Temple a été officialisé en 1129 par le concile de Troyes, bien que ses origines remontent à la création en 1118 de la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon lors de concile de Naplouse. L'Ordre du Temple crée rapidement de nombreuses commanderies à travers l'Europe pour soutenir son effort en Terre sainte. Ils s'établissent ainsi au Portugal en 1128.

Dom Gualdim Pais, Maître de l'ordre du Temple au Portugal, fit construire le couvent de Tomar en 1160. Le couvent est un hommage au savoir architectural de l’Ordre. L'église octogonale est inspirée du lieu saint musulman du Dôme du rocher à Jérusalem, utilisée par les Templiers comme base arrière pour leurs opérations. Le dôme du rocher est situé sur le mont du Temple, où se situait le temple de Jérusalem détruit en 70 apr. J.-C., et les Templiers pensaient qu'il s'agissait d'un vestige de l'ancien Temple, duquel découle leur nom. L'Ordre a intégré des caractéristiques du lieu saint dans leur iconographie et leur architecture, y compris le sceau des grands maîtres. L'architecture de l'Église du Saint-Sépulcre pourrait aussi avoir servi de modèle.

Le 13 juillet 1190, le roi du Maroc assiège les Templiers à Tomar. Cette épreuve de force confirme la puissance militaire des Templiers, faisant de l'Ordre une pièce incontournable de la défense du Portugal.

Le château de Tomar fut construit par l'ordre du Temple vers 1160, sous l'impulsion du maître de la province, Gualdim Pais, pendant la Reconquista. À l'intérieur de la forteresse se trouve le Couvent de l'Ordre du Christ qui regroupe tous les styles architecturaux pratiqués au Portugal entre les XIIe et XVIIIe siècles, témoin capital en particulier du style manuélin.
L'église ronde (rotunda) du château de Tomar a été construite durant la deuxième moitié du XIIe siècle. L'église, comme quelques autres églises du Temple en Europe, aurait été bâtie sur le modèle de la mosquée d'Omar à Jérusalem, que les croisés ont cru, à tort, être un vestige du Temple de Salomon. La Basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem pourrait également avoir servi de modèle.

Au pied du château et du monastère, s'est construite au fil du temps une jolie petite ville qui recèle quelques secrets bien gardés. La plus vieille synagogue du Portugal occupe toujours un bâtiment presque anonyme dans une petite ruelle de la vieille ville. Elle a été construite au milieu du XVe siècle dans le quartier juif de la ville.

Avec l'expulsion et les conversions forcées des juifs portugais en 1496, la synagogue servit de prison, d'église et plus tard d'entrepôt. En 1921, le bâtiment est déclaré monument historique. Dans les années 1930, le propriétaire, un intellectuel polonais, restaura le bâtiment et en fit don au gouvernement portugais à la condition qu'il soit transformé en musée. Depuis 1939, la synagogue abrite le Musée juif Abraham Zacuto du nom d'un célèbre scientifique de l'époque. On peut y trouver plusieurs pierres tombales médiévales de l'ensemble du pays. Parmi ses meilleures pièces, on peut y voir une plaque de l'ancienne synagogue de Lisbonne datant de 1308.


Voyageurs

Des nouvelles de Charlie.

Vous vous souvenez peut-être que lors de notre passage à Gijón en Espagne, nous avions croisé un jeune homme qui poussait un curieux chariot, mi-carrosse pour bébé, mi-coffre de voyage. Il s’agit de Charlie Uldahl Christensen. Il est originaire du Danemark d’où il est parti à pieds il y a quatre mois. Son périple doit se poursuivre sur une période de trois ans. Il marche pour défendre une cause, soit la protection de l’eau.

Charlie est maintenant rendu au Portugal. La télévision portugaise a réalisé un reportage sur son expérience.

Nous sommes actuellement sur les bords de l’Atlantique. Le temps est incertain et la température assez froide la nuit, 12C.

À bientôt.