mercredi 14 septembre 2016

Delft la charmante

C’est le week-end de la culture aux Pays-Bas (10 et 11 septembre). De nombreuses activités culturelles sont prévues partout au pays. Nous avons la chance d’être à proximité de Delft, magnifique ville parcourue de nombreux canaux et ayant gardé ses beaux immeubles datant du XVIe et XVIIe siècle. Ses petites rues et ruelles piétonnes où trônent boutiques et cafés confèrent à la ville une atmosphère de détente propice à ce week-end culturel.

Une compétition nationale de fanfares contribua à créer une atmosphère de fêtes en plus de la brocante d’antiquaires occupant les bords des canaux qui attira une foule de curieux et de promeneurs.




Delft est connue pour deux raisons principales. Sa faïence bleutée et son peintre Johannes Vermeer.



Malheureusement, les nombreuses fabriques de faïence sont disparues aux files des années. Seule subsiste la fabrique Royale fondée en 1653 qui produit toujours de magnifiques pièces en vente dans les boutiques de la ville. En ce qui concerne Vermeer, l’histoire a voulu que très peu de tableaux du peintre, qui a vécu toute sa vie à Delft, restent aux Pays-Bas et encore moins à Delft. Nous avons pu en admirer quelques-uns à Amsterdam au Rijksmuseum et à La Haye au Mauritshuis. Un centre d'interprétation de la peinture de Vermeer est situé au centre de la ville.

Delft, c’est aussi le lieu de sépulture de la famille royale depuis William d’Orange assassiné ici à Delft en 1584, jusqu’à ce jour. La famille royale est très présente dans la vie des Hollandais. À preuve, en ce week-end de la culture, le mausolée situé dans la Nouvelle Église était pris d’assaut par les visiteurs. Normalement, Guillaume d'Orange aurait dû être enterré à Breda, si cette ville n'avait pas été occupée par les Espagnols. C'est ainsi qu'il fut inhumé dans la Nouvelle Église à Delft. Depuis lors, tous les membres de la Maison royale néerlandaise y trouvent leur dernière demeure.

En résumé, nous avons adoré les deux jours passés à visiter cette ville, sillonnant rue et ruelles à la découverte de son architecture, mais aussi à observer l’art de vivre des Hollandais. Tantôt assis à la terrasse d’un café, tantôt roulant sur leur vélo de retour du marché ou simplement déambulant sans stress dans les rues, nous pouvons vous confirmer qu'il existe vraiment une manière de profiter de la vie typiquement hollandaise.






Aire de camping-car

Il n'y a pas d'aire de camping-car à Delft. Nous avons passé quelques nuits sur un stationnement réservé au camping-car dans la ville de Schiedam à quelques kilomètres de Delft au pied d'un moulin à vent et en bordure d'un canal. Ce site est idéalement situé pour rejoindre Rotterdam à vélo à 7 km.

mardi 13 septembre 2016

Gouda, La Haye et Erasme le grand voyageur

Gouda

C’est à la suite de l’incendie de la ville en 1438
que le nouvel hôtel de ville fut construit.
Le nom Gouda est mentionné pour la première fois en 1139, dans une charte de l'évêque d'Utrecht. Gouda débuta comme une petite communauté au confluent de l'Yssel hollandais et du Gouwe pour devenir une ville de taille moyenne.

Au XIIe siècle, la Gouwe est reliée au vieux Rhin par un canal. Son embouchure devient un port et le château de Gouda est construit pour le protéger. Gouda se trouve sur une route commerciale entre la Flandre et la France d'une part et la mer Baltique d'autre part. En 1271, Florent V, comte de Hollande, confère à Gouda le statut de ville, consacrant son importance naissante. Des canaux sont alors creusés et
L’église St-Jean est célèbre en raison de ses vitraux exceptionnels datant du XVIe siècle.
C’est également l’église la plus longue des Pays-Bas avec ses 123 mètres de longueur.
Les origines de la construction de cette église sont obscures.
Il semble que sa construction daterait d’avant l’incendie de 1552
 À l’origine de confession catholique (en forme de basilique en croix latine),
elle fut concédée au moment de la Réforme de 1572.
.
Vitrail église Saint-Jean
servent de moyens de transport à travers la ville.
Des incendies ravagent la ville en 1361 et 1438. En 1572, l'occupation de la ville par les Gueux néerlandais en rébellion contre la domination espagnole entraîne de nouvelles destructions. La démolition du château de Gouda commence en 1577.

En 1574, 1625, 1636 et 1673, Gouda subit des épidémies de peste. Celle de 1673 est la plus meurtrière.
La halle aux fromages
Détail du frontispice

La Haye
Le siège du gouvernement des Pays-Bas à droite

 Le musée Mauritshuis
C’est par le train que nous rejoignons la capitale « officieuse » des Pays-Bas depuis Gouda, et ce en vingt-cinq minutes. Siège du Parlement et de nombreux organismes internationaux dont la Cour internationale de justice, la ville n’est pas la capitale du pays (Amsterdam). Elle fait penser à un village paisible un peu hors du temps, où il fait bon flâner. Ce qui a retenu principalement notre attention c’est le musée Mauritshuis qui abrite quelques  tableaux mondialement célèbres de Vermeer, l’enfant du pays.
Tableau de Vermeer,
La Jeune Fille à la perle vers 1665
J’ai toujours aimé les représentations de la vie quotidienne des Hollandais au XVIIe siècle. C’est sans doute mon attrait pour la peinture naïve de tous les pays qui souvent nous apprend beaucoup sur l’art de vivre des populations à différentes époques.

Voici quelques exemples de tableaux du XVIIe accrochés aux murs du Mauritshuis. Il arrive très souvent que ces tableaux recèlent des détails parfois sarcastiques, parfois révélateurs d’habitudes de vie toujours pratiquées de nos jours. Portez une attention particulière à une scène croquée dans le tableau ci-dessous :




Desiserius Erasmus Roterodamus (1467-1536)

Érasme, par Quentin Metsys, 1517.
Mon attention a été portée sur Érasme parce qu’en plus d’être l’un des penseurs les plus passionnants de l’histoire européenne, il a grandi à Gouda et a voyagé dans l’Europe entière à une époque il était périlleux de sortir de sa ville. Les grands voyageurs de toutes les époques me passionnent toujours. 2016 a été choisi comme l’année d’Érasme puisqu’il naissait il y a 550 ans et qu’il publiait son Novum Instrumentum il y a 500 ans

Ces informations ont été tirées du site pédagogique de la Bibliothèque nationale de France :

Rien ne destinait ce Hollandais de Rotterdam, d’origine modeste, à devenir une des plus grandes figures de son temps. Il suit d'abord les enseignements de diverses écoles, dont celle des Frères de la «Vie commune», qui mêle vie active et contemplation, enseignements de la Bible et lectures des auteurs de l’Antiquité païenne. C'est alors que naît en lui l’ambition de débarrasser le christianisme de la scolastique qui, par ses commentaires interminables, son latin incompréhensible aux non-initiés, éloigne de la vérité profonde des Écritures. À l’âge de dix-sept ans, il prend le nom sous lequel il va devenir célèbre : Desiserius Erasmus Roterodamus (erasmos signifiant en grec «  l’aimé »). Après une vie monastique où il accumule un savoir encyclopédique, il est nommé prêtre à vingt-cinq ans et se sent prêt à se mesurer à l’obscurantisme. Sa vie sera dès lors jalonnée de longs voyages à travers l’Europe, de l’Italie vers l’Angleterre en passant par la France.

Entre 1500 et 1503, il publie les Adages et le Manuel du Soldat Chrétien, qui propose une réforme catholique libérale, fondée sur la charité. Il s’attelle ensuite à une traduction du Nouveau Testament à laquelle il consacrera une dizaine d’années. Il séjourne longuement en Italie, où la publication de ses Adages ainsi que ses éditions d’auteurs grecs (Platon, Plutarque) ou latins (Plaute, Térence, Sénèque) le classent parmi les plus grands savants de son époque.
Puis il retourne en Angleterre chez son ami Thomas More où il y rédige en quelques jours son fameux Éloge de la Folie. C'est un joyeux sermon plein de paradoxes qui vise à réconcilier Socrate, Salomon et le Christ. Il retourne ensuite aux Pays-Bas et fait de nombreux séjours à Bâle, où il prépare l’édition de sa traduction de la Bible. Cette publication va déclencher l’hostilité des théologiens réactionnaires qui condamnent tous les hellénistes et exégètes partisans du recours direct à l’Évangile. Cependant, l’influence grandissante de Luther embarrasse Érasme : on lui reproche d’avoir «  couvé l’oeuf » et d’être responsable de l’active «  hérésie luthérienne » qui se développe. Les deux camps, celui des Réformés et celui des tenants du catholicisme traditionnel, le somment de prendre position. Érasme plaide l’unité et la réconciliation. François Ier, fasciné par cette figure hors du commun, cherche à l’attirer à la Cour, mais Érasme veut avant tout rester indépendant et refuse toutes ses invitations.


En 1521, il quitte définitivement les Pays-Bas et s’installe à Bâle. C’est là que commence la querelle avec Luther, à coups d’essais philosophiques. Derrière les deux champions se cristallisent des regroupements qui annoncent les guerres de religion. Cependant, Érasme reste un pacifiste convaincu. Il refuse de prendre parti et proclame que l’Europe doit s’unir et que l’Église doit tout faire pour retrouver son unité perdue. Face à la montée de l’extrémisme, Érasme est obligé de fuir à Fribourg. Il reviendra à Bâle passer la dernière année de sa vie.



Son objectif humaniste est fondamentalement positif : sélectionner chez les Anciens, comme dans l’Ancien Testament, les idées conciliables avec le message évangélique. Il estime que la révélation n'est pas l'apanage des érudits et doit être accessible au plus grand nombre. La foi ne peut être vécue qu'en ayant une vraie connaissance des textes.


Vous trouverez plus d'information sur Erasmus, ses publications et ses voyages, sur le site de Wikipédia

Petit exemple de mondialisation

Voyager à long terme implique l'obligation de s'assurer une certaine logistique personnelle puisque nous ne pouvons pas attendre le retour à la maison pour effectuer plusieurs tâches. Ainsi, nous avons profité de notre séjour à Gouda afin de faire retoucher notre coiffure.

C'est donc à Gouda aux Pays-Bas que nous sommes rendus chez le coiffeur «Istanbul» pour nous faire coiffer par un Marocain et par un Stambouliote. Si ce n'est pas un exemple de mondialisation!

Aire de camping-car

La ville de Gouda a prévu une aire de camping-car avec tous les services située à proximité du centre de la vieille ville et voisine de la bibliothèque municipale ouverte de 9h à 21h, 7/7. Un café est situé à l’intérieur de la bibliothèque créant ainsi un milieu de vie intéressant où les gens se rencontrent sur la terrasse et bouquinent en même temps. J’écris d’ailleurs ces lignes à la bibliothèque avec accès WIFI haute vitesse gratuit.

Le coût pour 24h, électricité incluse, est de 8 euros. Sans conteste, l’endroit le plus sympathique et le moins onéreux de notre virée aux Pays-Bas jusqu’à maintenant.

mercredi 7 septembre 2016

Amsterdam sans vélo

Ironiquement, pendant les quelques jours où nous avons séjourné à Amsterdam nous n’avons jamais enfourché nos vélos. Comme dans toute grande ville, il faut savoir s’orienter, comprendre le système de transport en commun, comprendre où sont situés les sites que nous désirons visiter, comprendre l’affichage dans une langue pour laquelle nous n’avons aucune référence. Cela est sans doute dû à l’âge, mais compte tenu de la circulation intense des vélos et scooters qui peuvent emprunter les voies cyclables, du trafic urbain composé de trams, autobus, voitures et camions, de l’étroitesse des rues, des difficultés de stationnement sécuritaire des vélos (le nombre de vols est très élevé), nous avons choisi le mode «pedibus». Fatiguant, mais c’est le seul moyen de transport qui nous a permis de découvrir les recoins adorables de cette ville bruyante, surpeuplée, mais charmante somme toute.

Aire de camping-car

Nous nous sommes installé sur l’aire de camping-cars située en face de la ville sur une friche industrielle qui fut pendant de nombreuses années le siège de tous les mouvements alternatifs des Pays-Bas. Comme de nombreux quartiers entourant la vieille ville, les anciens bâtiments industriels sont en voie de reconversion et de nombreux édifices sont en construction. On y retrouve une combinaison de locaux servant à recevoir les entreprises de la nouvelle économie, des hôtels et des appartements de luxe.  Les architectes et les designers peuvent ainsi exprimer leur créativité à l’instar de leurs ancêtres du XVIe et du XVIIe de l’autre côté de l’Amstel.

Afin de nous rendre en ville, nous avons emprunté un ferry matin et soir qui nous amenait directement à la gare Centrale construite sur l’emplacement de la première digue qui servait à protéger la ville contre les attaques de la mer.



La ville médiévale

Située en face de la gare, cette partie de la ville est encore parsemée de nombreux canaux qui à l’époque permettaient le transport des marchandises depuis et vers la mer. Bien qu’au fil des siècles plusieurs de ces canaux aient été comblés afin de permettre de nouvelles constructions, l’ensemble nous replonge dans l’atmosphère de l’époque avec ses maisons étroites à plusieurs étages avec leur façade inclinée vers la rue et le canal permettant ainsi de transborder plus facilement les marchandises à l’aide de la poulie installée dans le faîte de la maison.
Marcher dans ces petites rues arborées qui longent les canaux nous inspire paix et sérénité. Il faut cependant éviter les rues marchandes qui sont pour la plupart piétonnières où les grandes marques s’affichent les une après les autres au rez-de-chaussée des maisons bourgeoises transformées en McDonald, Zara et Kentucky Fried Chicken. Contrairement à Venise, la ville-musée, à laquelle Amsterdam est souvent comparée à tort en raison de l’omniprésence de l’eau, ici la ville vit au XXIe siècle dans un décor datant de la Renaissance. Est-ce mieux? La réponse n’est pas claire et sans doute les opinions sont aussi multiples que les préférences des visiteurs et des Amstellodamois.

Les musées

Selon mes lectures et mes goûts en matière de peinture, Amsterdam est avant tout la ville de Rembrandt et de Van Gogh. Bien sûr, sachant que Van Gogh n’y trouva pas nécessairement son inspiration, mais plutôt ses origines. C’est aussi la capitale de la peinture flamande, particulièrement le XVIIe que j’apprécie particulièrement avec ses scènes réalistes et souvent narquoises décrivant la vie quotidienne à cette époque. Sans doute un dérivé de mes goûts pour la peinture naïve.

L’icône muséale des Pays-Bas, le Rijksmuseum

Rouvert depuis l’année dernière après un réaménagement majeur, ce temple dédié à l’art Flamant du XIVe au XIXe siècle est franchement impressionnant.

Chantal dans la fontaine du musée
Cela nous aura pris une journée entière pour parcourir l’ensemble des salles réparties sur plusieurs étages dans plusieurs bâtiments anciens et nouveaux. Le magnifique jardin attenant au musée a été particulièrement apprécié pour prendre un peu de repos en fin de journée. La visite de musées est vraiment un sport extrême pour les jambes!

Le musée Van Gogh

Le peintre fut très prolifique à la fin de sa courte carrière au moment où il peignait  en Bretagne et dans le sud de la France. Son frère Théo qui était marchand d’art à Paris fut la personne la plus proche de Vincent. Une abondante correspondance exposée et commentée dans une section du musée en témoigne. À sa mort en 1890, Théo hérita des tableaux de Vincent qui par la suite furent transmis à la famille de Théo, ce qui permit la création de la fondation qui gère le musée hébergé dans un bâtiment moderne aux allures futuristes. Nous y avons vu des tableaux que nous n’avions jamais vus auparavant, même dans des expositions dédiées à Van Gogh à Montréal, New York ou Washington.
Van Gogh autoportrait
Rijksmuseum
La fondation semble gérer les images Van Gogh de manière ultra serrée. À preuve l’interdiction de prendre des photos à l’intérieur du musée et un service de sécurité omniprésent pour assurer le respect de cette directive. Malgré le plaisir d’avoir vu des tableaux exclusifs portant sur l’ensemble de la carrière de l’artiste depuis ses débuts aux Pays-Bas jusqu’à son suicide dans le sud de la France, il nous est resté une drôle d’impression d’exploitation commerciale démesurée d’un artiste qui n’a jamais su profiter de son talent exceptionnel pour vivre avec le moindre luxe.

Le quartier rouge

Évidemment, il était impensable de ne pas visiter ce quartier connu du monde entier. Nous avons parcouru les quelques rues et ruelles du quartier où s’exposent les jeunes femmes dans des vitrines louées à l’heure ou à la journée. Que dire de plus? Quelle tristesse pour ces jeunes femmes dont le mac au bout de la ruelle surveille les performances! C’est quand même le plus vieux métier du monde, semble-t-il!

La vie chère

Les Pays-Bas en général, Amsterdam en particulier, ne sont pas des destinations pour budgets modestes. Tout y est plus cher qu’ailleurs dans les pays limitrophes. Des pratiques sont également surprenantes. À titre d’exemple, nous nous rendons dans un restaurant McDonald pour avoir accès à une borne WiFi gratuite. L’accès aux toilettes est payant ( 50 centimes), que vous soyez client ou pas. En fin de journée, le budget «toilette » peut être significatif! L’aire de camping-car est à 21 euros. Il faut compter 8 euros par jour de plus pour l’électricité. Un passage de tram est à 2,90 euros. L’entrée au Rijksmuseum est à 17,50 euros et 17 euros au musée Van Gogh. La table d’hôte des restos est rarement à moins de 20 euros à midi sans alcool. Tout cela converti en dollars canadiens nous fait conclure qu’Amsterdam est parmi les villes les plus chères que nous ayons visitées jusqu’à ce jour au cours de nos errances européennes.

Le syndrome du touriste acquis

Je constate qu’un nouveau syndrome semble s’être implanté dans plusieurs villes touristiques. À titre d’exemple, Venise n’est plus une ville habitée, mais un immense centre touristique recevant des millions de visiteurs annuellement. Même chose à Prague et Vienne. Venise fut reconnue pour ses créations musicales baroques au XVIIe siècle, à preuve les concerts offerts dans la plupart des églises de la ville le soir. Pouvez-vous me nommer une seule pièce musicale créée à Venise au XXe siècle? Amsterdam qui reçoit plus de 17 millions de touristes annuellement était réputée pour sa créativité artistique et sa faune marginale. Quoi de neuf à Amsterdam en créativité artistique au XXIe siècle?

Serait-ce que la manne touristique assurée aurait comme conséquence d’annihiler la créativité et le renouvellement et de transformer l’esprit artistique en esprit purement économique?

À la prochaine!

lundi 5 septembre 2016

En route pour les Pays-Bas

Voici, avec un peu de retard, mes notes de voyage datant d'une dizaine de jours.

Notre GPS nous suggère la route la plus directe via Paris. Cependant, nos habitudes ne sont pas celles du GPS ni celles de Google Map. En effet, nous pouvons choisir l’une des options suivantes; « la route la plus rapide » ou « la route la plus courte », mais aucun système ne réfère à la route la plus intéressante pour nos errances. Ce sera celle-là que nous choisirons.

Chartres, France

Ce n’est pas notre première visite dans cette belle petite ville dont l’attrait principal est sa cathédrale renommée pour ses vitraux. En fait, la réputation des verriers de Chartres en a fait depuis des siècles un centre d’apprentissage pour les artisans venus de partout dans le monde. Je me souviens encore de ma première visite dans la cathédrale il y a plus de trente ans. L’effet subjuguant que m’ont fait ces vitraux datant du XIIe et XIIIe siècle et relatant telle une bande dessinée la vie des saints et des artisans de l’époque m’a toujours été présent.

Aire de camping-car

Il n’y a pas d’aire de camping-car dans cette ville.

Tournai, Belgique

Une ville comme bien d’autres en Europe dont les origines sont antérieures à la présence romaine. La pièce maîtresse de la vieille ville est sa cathédrale Notre-Dame. Dans bâtiment édifié principalement au XIIe et XIIIe siècle, de récentes fouilles archéologiques réalisées pendant sa restauration ont démontré que l’édifice reposait sur des thermes romains et que sa nef portait sur d’anciennes fondations de l’époque carolingienne.

L’autre particularité de cette ville est la « Grande Procession ». Depuis 1092, une procession parcourt les places et les rues de la vieille ville le deuxième dimanche de septembre afin de remercier Notre-Dame d’avoir délivré la ville de la peste. Un spectacle haut en couleur que nous ne pourrons voir puisque nous devons poursuivre nos errances vers les Pays-Bas.

Aire de camping-car

L’aire de camping-car est située sur le terrain des expositions à cinq minutes de marche de la vieille ville. Un peu bruyant en raison de la route proche, mais gratuite.

Anvers, Belgique

Nous sommes en pays flamand, à la limite des Pays-Bas. Ainsi vont les frontières définies par l’histoire. Antwerpen, de son nom flamand, est une ville en transformation. Étant un port de mer depuis des siècles, les infrastructures portuaires modernes ayant été relocalisées à l’extérieur de la vieille ville, une friche maritime est maintenant disponible à la reconversion. L’objectif principal étant l’ouverture de la ville sur l’eau et la reconversion des vieux bâtiments industriels.

Anvers c’est avant tout la ville de Pierre-Paul Rubens (1577-1640) reconnu comme le créateur de l’art baroque flamand. Partout ses œuvres sont mises en valeur.

La cathédrale Notre-Dame

Le Musée des Beaux-Arts est actuellement fermé pour restauration, c’est à la cathédrale Notre-Dame que nous avons découvert ses œuvres. En effet, cette monumentale église dont la construction débuta en 1352 pour se terminer en 1521 recèle, comme un musée, un grand nombre d’œuvres gigantesques du XVIe et XVIIe siècle des maîtres flamands, dont Rubens.
Quentin Metsys - La déploration du Christ 1509-1511

Détail d'un vitrail monumental

Hans van Elburcht et Ambrosius Francken
La pêche miraculeuse Ca. 1560

La maison Rubens 

Pierre-Paul Rubens vécut et mourut à Anvers. Il acheta une maison en 1610 avec sa première épouse. Dans les années suivantes, il dessina une série de modifications à apporter à la propriété dont un atelier, un portique en arc de triomphe et un pavillon de jardin. C’est cette propriété en plein centre d’Anvers que nous avons visité. Véritable musée abritant des œuvres du maître, mais aussi des tableaux et sculptures de son époque, cette propriété est absolument superbe. Après cette visite, je me suis promis de lire la biographie de cet artiste, figure emblématique de l’art baroque flamand à mon retour à Montréal.

Arc de triomphe dessiné par Rubens




La maison Nicolas Rockox

Deux études d’une tête d’homme
Antoon Van Dyck, 1599-1641
Nicolas Rockox (1560-1640) étudia le droit à Louvain, Paris et Douai. Il joua un rôle déterminant dans la vie sociale, artistique et politique de la ville. Il se distingua aussi à titre de mécène, humaniste, archéologue et numismate. Il était également collectionneur d’art.

Le Musée des Beaux-Arts étant actuellement fermé pour restauration, c’est à la maison Rockox qu’une partie de ses collections ont été confiées. La plupart des tableaux et autres pièces exposées sont du XVe et XVIe siècle.

Une exposition temporaire dédiée à Clara Peters intitulée « Le dîner est servi » présentait une vingtaine de natures mortes toutes réalisées par l’artiste au début du XVIIe siècle.


L’hôtel de ville

Lieu de pouvoir depuis 1565, l’hôtel de ville d’Anvers a fêté ses 450 ans en 2015. À cette occasion, une importante restauration a débuté et est toujours en cours.

La Red Star

Gare d'Anvers
Au XIXe siècle, la vague d’immigration en Amérique était à son comble. Le flot des immigrants des pays de l’Est arrivait à la gare d’Anvers pour s’embarquer sur les paquebots de la Red Star à destination de New York.

Un nouveau musée dédié à cette compagnie de navigation jumelée à une tour d’observation permettant d’avoir une vue d’ensemble sur la ville et sur l’ancien port a récemment été inauguré. L’accès à la tour est gratuit.

Aire de camping-car

L’aire de camping-car est située sur les terrains du hall d’exposition sur le site d’un ancien camping. Nous avons facilement rejoint le centre historique de la ville (4 km) à vélo en suivant l’excellent réseau de pistes cyclables.

Bonne semaine!

P.S. J'ai volontairement évité le quartier des diamantaires autour de la gare!!!