lundi 20 juin 2011

Les jardins de la seigneurie de Lotbinière

Pierre-Gustave Joly et Julie Christine Chartier de Lotbinière ont fait construire la maison en 1851. C’est à leur fils Henri-Gustave Joly de Lotbinière que l’on doit l’aménagement de la forêt et des jardins en bordure du fleuve Saint-Laurent.

jeudi 2 juin 2011

Jehan de Mandeville, grand voyageur?

Jehan de Mandeville est un explorateur et auteur d'un ouvrage intitulé le Livre des merveilles du monde qu'il rédigea à l'issue d'un voyage de 34 ans en Égypte, et dans différents pays d'Asie, jusqu'en Chine. Jean de Mandeville a d'abord étudié la médecine. Il est parti pour l’Égypte le jour de la Saint-Michel de 1322. Il a affirmé à son retour avoir été un mercenaire au service du sultan, alors en lutte avec les Bédouins. Passé d’Égypte en Palestine, il a suivi la route de la soie et a visité l’Inde, l'intérieur de l'Asie, et la Chine. Il aurait servi quinze années dans l’armée du grand khan. Après une absence de 34 ans, il est revenu en 1356, c'est-à-dire quelques années après la peste noire du XIVe siècle, qui a entraîné une saignée démographique en Europe dans les années 1347-1350.

Son livre (1356) a été un des plus lus et recopié du XIVe au XVIe siècle: 250 manuscrits nous en sont parvenus, écrits dans toutes les langues alors parlées en Europe. L'ouvrage, tombé dans l'oubli au XVIIe siècle, avec les progrès d'une géographie plus scientifique, fut discrédité au XIXe siècle par la découverte des sources utilisées par l'auteur qui se vit accusé de plagiat et de mensonge. Entre conte de voyage et traité savant, l'ouvrage décrit le monde connu au XIVe siècle, notamment l'Asie extrême-orientale. Il discute en particulier des possibilités théoriques de circumnavigation du monde, dans une société occidentale où l'on n'a pas conscience, en dehors des milieux cultivés, que la terre est sphérique. Mais c'est avant tout une véritable géographie médiévale qui se dessine à travers les lignes de Mandeville. L'oeuvre fait une large place à l'histoire, à la légende, à l'utopie aussi, le monde lointain des îles étant souvent offert en modèle à la Chrétienté. Prenant résolument parti pour une "terre habitée tout entour", Jehan de Mandeville lance un pressant appel à la circumnavigation, ce qui explique sans doute le succès de son livre jusqu'à la fin de la période des Grandes Découvertes. 

La Perse, l’Arabie, les Indes, la Chine restent des univers oniriques où vivent des créatures extraordinaires et où se produisent des événements légendaires véhiculées depuis des siècles puisqu’on les retrouve parfois à l’identique chez les auteurs de l’Antiquité. Mais ces légendes sont insérées dans un récit qui se veut moderne, où le voyageur narrateur se présente, se situe dans le temps et fournit au lecteur des preuves de son passage dans ces régions. Il se pose aussi en bon chrétien qui, en cette période encore très marquée par les croisades, veut raviver l’intérêt pour la Terre sainte. Il donne des détails réalistes, des éléments de mesure, des notions linguistiques, des remarques presque sociologiques sur les moeurs des peuples rencontrés.

Bien que son identité et la véracité de son récit de voyage fassent encore l’objet de controverse, Jean de Mandeville est sûrement à classer dans la catégorie des grands voyageurs.