mardi 13 septembre 2016

Gouda, La Haye et Erasme le grand voyageur

Gouda

C’est à la suite de l’incendie de la ville en 1438
que le nouvel hôtel de ville fut construit.
Le nom Gouda est mentionné pour la première fois en 1139, dans une charte de l'évêque d'Utrecht. Gouda débuta comme une petite communauté au confluent de l'Yssel hollandais et du Gouwe pour devenir une ville de taille moyenne.

Au XIIe siècle, la Gouwe est reliée au vieux Rhin par un canal. Son embouchure devient un port et le château de Gouda est construit pour le protéger. Gouda se trouve sur une route commerciale entre la Flandre et la France d'une part et la mer Baltique d'autre part. En 1271, Florent V, comte de Hollande, confère à Gouda le statut de ville, consacrant son importance naissante. Des canaux sont alors creusés et
L’église St-Jean est célèbre en raison de ses vitraux exceptionnels datant du XVIe siècle.
C’est également l’église la plus longue des Pays-Bas avec ses 123 mètres de longueur.
Les origines de la construction de cette église sont obscures.
Il semble que sa construction daterait d’avant l’incendie de 1552
 À l’origine de confession catholique (en forme de basilique en croix latine),
elle fut concédée au moment de la Réforme de 1572.
.
Vitrail église Saint-Jean
servent de moyens de transport à travers la ville.
Des incendies ravagent la ville en 1361 et 1438. En 1572, l'occupation de la ville par les Gueux néerlandais en rébellion contre la domination espagnole entraîne de nouvelles destructions. La démolition du château de Gouda commence en 1577.

En 1574, 1625, 1636 et 1673, Gouda subit des épidémies de peste. Celle de 1673 est la plus meurtrière.
La halle aux fromages
Détail du frontispice

La Haye
Le siège du gouvernement des Pays-Bas à droite

 Le musée Mauritshuis
C’est par le train que nous rejoignons la capitale « officieuse » des Pays-Bas depuis Gouda, et ce en vingt-cinq minutes. Siège du Parlement et de nombreux organismes internationaux dont la Cour internationale de justice, la ville n’est pas la capitale du pays (Amsterdam). Elle fait penser à un village paisible un peu hors du temps, où il fait bon flâner. Ce qui a retenu principalement notre attention c’est le musée Mauritshuis qui abrite quelques  tableaux mondialement célèbres de Vermeer, l’enfant du pays.
Tableau de Vermeer,
La Jeune Fille à la perle vers 1665
J’ai toujours aimé les représentations de la vie quotidienne des Hollandais au XVIIe siècle. C’est sans doute mon attrait pour la peinture naïve de tous les pays qui souvent nous apprend beaucoup sur l’art de vivre des populations à différentes époques.

Voici quelques exemples de tableaux du XVIIe accrochés aux murs du Mauritshuis. Il arrive très souvent que ces tableaux recèlent des détails parfois sarcastiques, parfois révélateurs d’habitudes de vie toujours pratiquées de nos jours. Portez une attention particulière à une scène croquée dans le tableau ci-dessous :




Desiserius Erasmus Roterodamus (1467-1536)

Érasme, par Quentin Metsys, 1517.
Mon attention a été portée sur Érasme parce qu’en plus d’être l’un des penseurs les plus passionnants de l’histoire européenne, il a grandi à Gouda et a voyagé dans l’Europe entière à une époque il était périlleux de sortir de sa ville. Les grands voyageurs de toutes les époques me passionnent toujours. 2016 a été choisi comme l’année d’Érasme puisqu’il naissait il y a 550 ans et qu’il publiait son Novum Instrumentum il y a 500 ans

Ces informations ont été tirées du site pédagogique de la Bibliothèque nationale de France :

Rien ne destinait ce Hollandais de Rotterdam, d’origine modeste, à devenir une des plus grandes figures de son temps. Il suit d'abord les enseignements de diverses écoles, dont celle des Frères de la «Vie commune», qui mêle vie active et contemplation, enseignements de la Bible et lectures des auteurs de l’Antiquité païenne. C'est alors que naît en lui l’ambition de débarrasser le christianisme de la scolastique qui, par ses commentaires interminables, son latin incompréhensible aux non-initiés, éloigne de la vérité profonde des Écritures. À l’âge de dix-sept ans, il prend le nom sous lequel il va devenir célèbre : Desiserius Erasmus Roterodamus (erasmos signifiant en grec «  l’aimé »). Après une vie monastique où il accumule un savoir encyclopédique, il est nommé prêtre à vingt-cinq ans et se sent prêt à se mesurer à l’obscurantisme. Sa vie sera dès lors jalonnée de longs voyages à travers l’Europe, de l’Italie vers l’Angleterre en passant par la France.

Entre 1500 et 1503, il publie les Adages et le Manuel du Soldat Chrétien, qui propose une réforme catholique libérale, fondée sur la charité. Il s’attelle ensuite à une traduction du Nouveau Testament à laquelle il consacrera une dizaine d’années. Il séjourne longuement en Italie, où la publication de ses Adages ainsi que ses éditions d’auteurs grecs (Platon, Plutarque) ou latins (Plaute, Térence, Sénèque) le classent parmi les plus grands savants de son époque.
Puis il retourne en Angleterre chez son ami Thomas More où il y rédige en quelques jours son fameux Éloge de la Folie. C'est un joyeux sermon plein de paradoxes qui vise à réconcilier Socrate, Salomon et le Christ. Il retourne ensuite aux Pays-Bas et fait de nombreux séjours à Bâle, où il prépare l’édition de sa traduction de la Bible. Cette publication va déclencher l’hostilité des théologiens réactionnaires qui condamnent tous les hellénistes et exégètes partisans du recours direct à l’Évangile. Cependant, l’influence grandissante de Luther embarrasse Érasme : on lui reproche d’avoir «  couvé l’oeuf » et d’être responsable de l’active «  hérésie luthérienne » qui se développe. Les deux camps, celui des Réformés et celui des tenants du catholicisme traditionnel, le somment de prendre position. Érasme plaide l’unité et la réconciliation. François Ier, fasciné par cette figure hors du commun, cherche à l’attirer à la Cour, mais Érasme veut avant tout rester indépendant et refuse toutes ses invitations.


En 1521, il quitte définitivement les Pays-Bas et s’installe à Bâle. C’est là que commence la querelle avec Luther, à coups d’essais philosophiques. Derrière les deux champions se cristallisent des regroupements qui annoncent les guerres de religion. Cependant, Érasme reste un pacifiste convaincu. Il refuse de prendre parti et proclame que l’Europe doit s’unir et que l’Église doit tout faire pour retrouver son unité perdue. Face à la montée de l’extrémisme, Érasme est obligé de fuir à Fribourg. Il reviendra à Bâle passer la dernière année de sa vie.



Son objectif humaniste est fondamentalement positif : sélectionner chez les Anciens, comme dans l’Ancien Testament, les idées conciliables avec le message évangélique. Il estime que la révélation n'est pas l'apanage des érudits et doit être accessible au plus grand nombre. La foi ne peut être vécue qu'en ayant une vraie connaissance des textes.


Vous trouverez plus d'information sur Erasmus, ses publications et ses voyages, sur le site de Wikipédia

Petit exemple de mondialisation

Voyager à long terme implique l'obligation de s'assurer une certaine logistique personnelle puisque nous ne pouvons pas attendre le retour à la maison pour effectuer plusieurs tâches. Ainsi, nous avons profité de notre séjour à Gouda afin de faire retoucher notre coiffure.

C'est donc à Gouda aux Pays-Bas que nous sommes rendus chez le coiffeur «Istanbul» pour nous faire coiffer par un Marocain et par un Stambouliote. Si ce n'est pas un exemple de mondialisation!

Aire de camping-car

La ville de Gouda a prévu une aire de camping-car avec tous les services située à proximité du centre de la vieille ville et voisine de la bibliothèque municipale ouverte de 9h à 21h, 7/7. Un café est situé à l’intérieur de la bibliothèque créant ainsi un milieu de vie intéressant où les gens se rencontrent sur la terrasse et bouquinent en même temps. J’écris d’ailleurs ces lignes à la bibliothèque avec accès WIFI haute vitesse gratuit.

Le coût pour 24h, électricité incluse, est de 8 euros. Sans conteste, l’endroit le plus sympathique et le moins onéreux de notre virée aux Pays-Bas jusqu’à maintenant.

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